Révolution imminente dans la prise en charge des malades en fin de vie


Un document présenté au ministère de la Santé recommande la mise en place de nouveaux services de « soins d’accompagnement » qui seraient moins axés sur l’hôpital que les soins palliatifs actuels. Ce plan sur une durée de dix ans mettrait l’accent sur la formation des professionnels de la santé et la création de lieux spécifiques appelés « maisons d’accompagnement ».

Le Plan de Soins d’Accompagnement : un Changement Radical dans la Prise en Charge des Malades

Le modèle français de la fin de vie, désiré par Emmanuel Macron, se précise. Un rapport présenté au ministère de la Santé préconise la création de soins d’accompagnement pour permettre un changement radical dans la prise en charge des malades. Cette nouvelle offre inclurait une approche médicale, en renforçant les soins palliatifs, mais permettrait surtout de mieux répondre aux besoins sociaux et psychologiques des patients et de leurs proches, selon ce document, révélé par Le Figaro et que nous avons consulté vendredi 8 décembre.

Création d’équipes mobiles de soins d’accompagnement

Le plan est composé de quinze mesures, parmi lesquelles la création d’équipes mobiles de soins d’accompagnement, composées d’un médecin, d’une infirmière et d’un psychologue. Elles interviendraient notamment à domicile, en s’inspirant du modèle des équipes mobiles de soins palliatifs, qui interviennent principalement à l’hôpital. Les professionnels de santé de proximité pourraient faire appel à ces structures pour mieux anticiper les prises en charge et ainsi favoriser le maintien à domicile.

Création des « maisons d’accompagnement » pour les malades

Dans un pays qui manque cruellement de professionnels compétents en soins palliatifs, l’enjeu de la formation s’annonce déterminant pour garantir une égalité d’accès. Le plan prévoit donc de développer massivement l’enseignement des soins d’accompagnement, avec un module de formation initiale pour tous les étudiants en santé, la possibilité de se spécialiser en médecine d’accompagnement et une meilleure formation continue.

Une des innovations du rapport est l’installation en dix ans de cent « maisons d’accompagnement », dont vingt dès 2025. Inspirés des maisons de vie, à mi-chemin entre une prise en charge à domicile et à l’hôpital, ces hébergements d’une dizaine de lits offriraient des soins d’accompagnement aux patients en fin de vie.

Des « collectifs d’entraide » pour impliquer les citoyens

Face au défi du vieillissement de la population et de l’augmentation des solitudes, le document appelle à ne pas faire reposer tous les efforts sur le système de santé. Il réclame une mobilisation de l’ensemble de la société en faveur des personnes en fin de vie, au nom du principe de solidarité. Un soutien renforcé pour les aidants est recommandé, tout comme un développement du bénévolat au chevet des malades ou dans leurs tâches quotidiennes.

La ministre déléguée entend s’inspirer très largement de ce rapport pour dévoiler, en janvier, sa stratégie décennale de développement des soins d’accompagnement. Il y a des choses que l’on pourra mettre en place dès janvier ou février, précise-t-elle. D’autres devront patienter jusqu’au vote du projet de loi sur la fin de vie, qui inclura notamment l’accès à une aide active à mourir. La présentation de ce texte aura lieu plutôt vers la fin février, selon Agnès Firmin Le Bodo.