Une recherche menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en lumière une diminution de l’usage du préservatif parmi les jeunes Européens. À Lyon, bien que les adolescents interrogés affirment ne pas s’engager dans des pratiques sexuelles à risque, il semble que l’utilisation du préservatif ne soit pas une habitude constante chez tous leurs camarades.
L’alarme de l’OMS sur la baisse de l’utilisation des préservatifs chez les adolescents
Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en lumière une tendance préoccupante : l’utilisation des préservatifs chez les adolescents est en déclin. Une étude récente, portée sur 42 pays d’Europe et d’Asie, révèle qu’en 2022, seulement 61% des garçons ont utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, alors qu’ils étaient 70% en 2014. Du côté des adolescentes, la chute est aussi alarmante, avec une diminution de 63% en 2014 à 57% en 2022.
« Sans pilule, sans capote, sans tests, sans rien. Ils y sont allés à l’aveugle et ils ont tout fait. Moi, je n’aurais pas pris le risque personnellement, » confie Jacques, un adolescent de 18 ans. « Ça paraît normal, quand on en parle avec les amis, de le faire sans. Je vais essayer d’en parler avec la personne pour lui dire qu’il y a quand même des risques. »
Cette attitude n’est pas isolée. Jules, 17 ans, observe le même comportement au sein de son cercle social. « Mon cousin, il a la flemme. S’il n’en a pas, il n’en a pas, et c’est pas grave, » déclare-t-il, reflétant ainsi une insouciance inquiétante face aux dangers des rapports non protégés.
Les adolescentes plus exposées
La pharmacienne lyonnaise Louise Rey observe régulièrement ces comportements à risque. « On vend beaucoup de pilules du lendemain. Pour les MST, il est rare de voir des adolescents venir avec des ordonnances, » témoigne-t-elle, renforçant l’idée d’une carence en sensibilisation.
« Je pense qu’il y a encore plein de jeunes qui ne sont pas assez sensibilisés sur la question des MST et sur le risque d’une potentielle grossesse, » souligne Louise Rey.
Les chiffres de l’OMS corroborent son observation : les adolescentes sont plus nombreuses que les garçons à avoir des rapports sans préservatif, avec un taux de 27% contre 23% chez leurs camarades masculins. Selon Nathalie Boulesteix, infirmière scolaire, cette situation résulte en partie du fait que les filles peinent à assumer la responsabilité de transporter des préservatifs. « Les filles ont du mal à endosser, encore plus que les garçons, la responsabilité d’avoir des préservatifs dans leurs sacs, » explique-t-elle. « Elles ont peut-être aussi parfois peur de se faire traiter de filles faciles. C’est un objet très masculin et très genré. »
Nathalie Boulesteix appelle à une sensibilisation accrue et à une implication plus forte des familles dans l’éducation sexuelle. En effet, elle insiste sur le rôle clé des parents et des enseignants pour inculquer aux jeunes une meilleure compréhension des risques associés à une sexualité non protégée. Les chiffres révèlent une urgente nécessité de revoir les stratégies d’éducation et de prévention afin de contrer cette tendance inquiétante.
Cette baisse de l’utilisation des préservatifs pourrait bien entraîner des conséquences graves, avec une hausse des infections sexuellement transmissibles (IST) et des grossesses non désirées. Pour l’OMS, il est impératif d’agir rapidement pour sensibiliser la jeunesse et promouvoir des pratiques sexuelles plus sûres. Les campagnes de prévention doivent être repensées pour être plus accessibles et percutantes, ciblant à la fois les garçons et les filles, et adaptant leurs messages aux réalités et aux peurs des adolescents d’aujourd’hui.
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