D’après Yann Jehanno, qui dirige le réseau des agences immobilières Laforêt, le secteur immobilier montre des signes positifs. Il a commencé à se redresser il y a un peu plus d’un an. Toutefois, les segments du neuf et de la location traversent encore des périodes difficiles.
Le Retour Triomphant de l’Immobilier : Une Nouvelle Ère pour les Projets Locatifs
L’été 2024 a marqué une renaissance spectaculaire du marché immobilier, une tendance qui se ressent encore dans les transactions actuelles. « Nous observons une augmentation de 15 à 16 % des transactions en un an. Les Français renouent avec l’immobilier et parviennent à financer leurs projets », indique Yann Jehanno. Cette évolution souligne que les citoyens ne laissent pas la politique influencer leurs décisions immobilières. En effet, cette reprise s’est amorcée au moment de la dissolution de 2024 et s’est poursuivie malgré la chute du gouvernement Barnier.
Un facteur déterminant de ce renouveau est la baisse des taux d’intérêt. « À la fin 2023, les emprunteurs supportaient un taux de 4,2 %, alors qu’aujourd’hui, ce taux est tombé à 3,1 % pour un prêt sur 20 ans. Cela signifie un gain significatif en mètres carrés, voire une pièce supplémentaire dans certains cas », explique le président de Laforêt. De plus, les prix immobiliers ont subi une baisse de près de 8 % entre 2023 et 2024, attirant un nouvel afflux d’acheteurs. Cependant, cette tendance a commencé à s’inverser, avec une augmentation moyenne des prix de 1,5 % sur un an, variant selon les régions. Par exemple, les prix ont stagné à Lille, mais ont augmenté de 1,7 % à Paris et Bordeaux, tandis qu’à Dijon, ils ont baissé de 3,8 % en un an, révélant des contrastes géographiques marqués.
Un Secteur Locatif Sous Pression Espérant une Réforme
Si le marché de la vente connaît une revitalisation, le domaine locatif, en revanche, reste extrêmement tendu. « Jamais il n’a été aussi bloqué », avertit Yann Jehanno. Une réduction de 20 % de l’offre locative a été observée en deux ans chez Laforêt, conséquence des contraintes fiscales, des exigences de rénovation énergétique et de la baisse des constructions neuves. Dans le même temps, la demande locative a doublé en trois ans, alimentée par les ménages français incapables de devenir propriétaires.
Dans les grandes villes, le marché locatif est drastiquement impacté par la prédominance de la location courte durée, compromettant l’accès au logement pour les étudiants et jeunes professionnels. « Nous recevons des centaines de candidatures et les gens ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas visiter les logements convoités », raconte Jehanno.
Face à ces enjeux, des mesures audacieuses sont attendues. Il est espéré qu’une figure telle que Valérie Létard, dotée d’une profonde connaissance du marché et ayant soutenu des initiatives cruciales pour l’investissement locatif et le diagnostic énergétique, soit nommée ministre du Logement. Jehanno souligne également la nécessité de soutenir les primo-accédants et de revitaliser le marché de l’immobilier ancien, suggérant « l’ouverture du prêt à taux zéro sans restrictions géographiques ni contraintes de travaux ». Ces initiatives pourraient apporter un souffle nouveau à un secteur en quête désespérée de changement.
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