IA vs fonctionnaires : Les algorithmes prennent le dessus ?


A l’heure actuelle, les grandes entreprises de la technologie se disputent le marché de l’intelligence artificielle. Cette technologie suscite beaucoup d’intérêt car elle pourrait potentiellement nous aider dans notre vie quotidienne. Cependant, il y a des inquiétudes quant à son utilisation par les services de l’État ou par l’Assurance maladie. En effet, certains se demandent si faire confiance aux algorithmes n’est pas risqué, car ces derniers pourraient commettre des erreurs. Une enquête approfondie est nécessaire pour explorer ces questions.

Les Services Publics et l’Intelligence Artificielle : une Révolution en Marche

Les organismes publics tels que les allocations familiales, l’assurance maladie et l’administration fiscale commencent à explorer de nouvelles possibilités en matière de communication avec les citoyens grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Ces progrès, bien que remarquables, suscitent des questions sur la fiabilité et la confiance à accorder à ces nouveaux outils.

Un exemple concret de cette évolution est observable au sein de la Mutualité sociale agricole de Reims, où Sonia Haigneré utilise un système d’IA pour répondre aux questions des particuliers. En appuyant sur un simple bouton, l’IA analyse la question posée et génère une réponse instantanée, réduisant ainsi le temps de traitement de la demande de manière significative.

Cinq fois plus rapide

Selon Sonia Haigneré, l’utilisation de l’IA permet un gain de vitesse considérable, jusqu’à cinq fois plus rapide que les méthodes de traitement traditionnelles. Elle voit dans cet outil une opportunité pour les agents de se concentrer sur des dossiers nécessitant un accompagnement personnalisé, libérant ainsi du temps et des ressources pour un service plus efficace.

Cependant, certains experts, comme Gilles Moyse, le fondateur de reciTAL, soulignent les risques potentiels associés à ces technologies. Ils mettent en garde contre les erreurs que peuvent générer les algorithmes lorsqu’ils sont confrontés à des situations complexes. Cette mise en garde fait écho à un incident survenu aux Pays-Bas en 2021, où l’utilisation d’algorithmes pour détecter la fraude aux prestations familiales a conduit à des milliers de décisions erronées et à une crise politique majeure.

En effet, les algorithmes mis en place par le gouvernement néerlandais ont abouti à la suppression injuste des aides familiales pour des milliers de familles, en se basant sur des critères statistiques simplistes tels que le nombre d’enfants et l’origine ethnique. Cette affaire a soulevé des inquiétudes quant à l’utilisation de l’IA dans le traitement des affaires publiques, et a mis en lumière les risques de discrimination et d’erreur qui peuvent découler de ces pratiques.

En France, le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques assure qu’un tel profilage ne serait pas possible. Cependant, ces événements récents soulèvent des questions sur la nécessité de réglementer et de surveiller de près l’utilisation de l’IA dans les services publics, afin de garantir l’équité, la transparence et la fiabilité des décisions administratives.

En résumé, l’intégration de l’IA dans les services publics offre des opportunités passionnantes pour améliorer l’efficacité et la qualité des interactions avec les citoyens. Cependant, il est crucial d’exercer un contrôle sur ces technologies et de s’assurer qu’elles ne compromettent pas les principes fondamentaux de justice et d’équité dans la prestation des services publics. Une réglementation appropriée et une surveillance étroite seront essentielles pour garantir que l’IA soit utilisée de manière responsable et éthique au sein des organismes publics.