IA : la révolution du monde du travail

IA : la révolution du monde du travail


En 2023, l’utilisation de l’intelligence artificielle a connu une croissance rapide dans de nombreux domaines, allant du cinéma aux services fiscaux en passant par l’industrie automobile. Cette technologie révolutionnaire se répand de plus en plus dans divers secteurs d’activités, et peu de métiers semblent échapper à cette tendance.

L’impact du déploiement de l’intelligence artificielle sur le marché du travail

L’annonce du PDG du Groupe Onclusive de licencier plus de la moitié des employés de sa filiale française a secoué les médias et le secteur de la technologie. En effet, Rob Stone a justifié sa décision par la transformation numérique de l’entreprise, une transformation qui voit la participation active de l’intelligence artificielle et qui entraîne des pertes d’emploi significatives. Les effets de l’intelligence artificielle sur le travail sont de plus en plus préoccupants, comme le confirme une étude publiée par l’Ipsos Axa, qui classe désormais l’intelligence artificielle au quatrième rang des risques majeurs, après le climat. D’ailleurs, un rapport émis par le cabinet de conseil américain McKinsey en juin 2023 évoque la possibilité que 60 à 70 % du temps de travail des employés soit automatisé à long terme.

L’intelligence artificielle révolutionne le secteur du cinéma

Le secteur du cinéma n’échappe pas à cette révolution de l’intelligence artificielle. En effet, les effets spéciaux numériques, déjà utilisés depuis longtemps, se développent davantage avec l’IA. Tant et si bien qu’en France, les figurants craignent de perdre leur emploi au profit de clones numériques. Des faits qui n’étonnent pas Patrick Kuban, un acteur professionnel, qui souligne que cette menace pèse déjà sur les seconds rôles. De plus, l’utilisation des avatars produits à partir d’une analyse 3D est également en hausse, comme en témoigne la demande de la société Mocaplab à des rugbymen en France. Bien que la clonage numérique soit confronté à certaines limites, cette utilisation de l’IA soulève des questions sur l’avenir de l’emploi dans l’industrie du cinéma.

Un impact significatif sur la production cinématographique

Au-delà de l’emploi de figurants, d’autres secteurs cinématographiques commencent eux aussi à être impactés. L’assistance vocale numérique permet désormais le doublage de films dans plusieurs langues en utilisant une technologie de synthèse vocale. À l’heure actuelle, des préoccupations surgissent quant à la prolifération d’informations non vérifiées sur internet, et les journalistes s’inquiètent du vol de voix au profit d’autres technologies. Les conséquences de l’intelligence artificielle s’étendent également à la création musicale, où un logiciel de Google permet à chacun, via une application, de produire ce que seuls des chanteurs et musiciens auraient pu accomplir auparavant. Ces apports de l’intelligence artificielle poussent même la Société des Auteurs et Compositeurs (SACEM) à retirer des millions de titres de son catalogue pour protéger les droits d’auteur.

Des secteurs professionnels variés impactés

L’intelligence artificielle ne se limite pas au secteur du cinéma. En effet, l’IA est de plus en plus présente dans le quotidien, impactant d’autres secteurs professionnels. Cela inclut des juristes, des gestionnaires immobiliers, des constructeurs automobiles pour imaginer le design de leurs véhicules, et bientôt des enseignants pour des cours de remise à niveau dans certaines matières. En outre, des services fiscaux ont été impliqués dans l’utilisation de l’IA. Par exemple, le programme “Foncier innovant” fait appel à l’intelligence artificielle pour détecter des anomalies sur des images aériennes et identifier les piscines et les bâtiments non déclarés. Cela a déjà conduit à la détection de 125 000 piscines non déclarées.

Profondes préoccupations quant à l’avenir de l’emploi

L’impact de l’IA suscite une profonde réflexion au sujet de l’avenir de l’emploi. Alors que l’automatisation affecte les postes autrefois dédiés à des opérations manuelles, certains estiment qu’il est probable que l’IA remplace également des emplois qualifiés. L’avocat Laurent Gamet et Eric Hazan, directeur associé au Global Institute du cabinet de conseil McKinsey, partagent leur point de vue sur le sujet. Ils soulignent que les métiers jugés « essentiels », à savoir ceux faisant appel au cerveau, au cœur et à la main, continueront d’être requis dans la société. Cette évolution suscite néanmoins de nombreuses interrogations sur les façons de partager les nouveaux gains de productivité générés par l’IA, sur les inégalités éventuelles qui pourraient émerger au sein des entreprises, et sur l’évolution de la valeur attribuée à certaines professions qualifiées. En effet, certains demeurent sceptiques quant à l’impact réel de l’IA sur l’emploi à long terme, arguant que le déploiement de technologies similaires dans le passé ne s’est pas traduit en gains significatifs pour les travailleurs.