Urgence en Meurthe-et-Moselle : Aidez à sauver les maisons fissurées !


Dès octobre, un projet pilote sera lancé où l’État participera au financement de travaux préventifs dans onze départements touchés par le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux.

Fissures et Désarroi : Quand les Maisons Pâtissent des Caprices du Sol

Un Fléau Silencieux s’Installe

Les fissures apparaissent sur les murs, témoignant d’une lutte invisible que mènent de nombreux propriétaires face au retrait-gonflement des sols argileux. Ce phénomène naturel s’intensifie avec les sécheresses répétées que connaît la France. Plus de dix millions de maisons sont aujourd’hui concernées, et la Meurthe-et-Moselle figure parmi les départements les plus affectés. C’est ici que l’État envisage de couvrir partiellement les dépenses nécessaires pour les réparations.

Dans la commune de Laxou, voisine de Nancy, Mannick voit chaque jour les stigmates sur sa résidence. Des lézardes marquent la terrasse, la façade, et même un mur porteur dans le hall d’entrée. « Les plus impressionnantes sont celles de l’escalier, le mur y est particulièrement instable », raconte-t-elle. De nouvelles fissures émergent sans cesse, fragilisant davantage la structure.

Le mouvement des sols, alimenté par la composition argileuse sous-terraine, joue un rôle primordial. Ces sols se contractent lorsque les précipitations font défaut et s’étendent à l’arrivée des pluies. « En période sèche, le garage devient inutilisable tant les déformations sont importantes », signale Mannick.

Depuis cinq longues années, elle s’enlise dans les procédures sans succès, multipliant expertises et contre-expertises pour prouver que la nature du sol est en cause. « Le découragement s’installe quand on nous impose des travaux préalables avant de déterminer une éventuelle relation avec la sécheresse », déplore-t-elle. Envisager une expertise judiciaire pourrait alourdir ses dépenses, sans garantie de remboursement. Sa confiance envers les assurances en est profondément ébranlée.

Des Mesures Insuffisantes : L’État à la Croisée des Chemins

Laxou n’est pas isolée. Une centaine de foyers partagent ces préoccupations, et la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle a déjà été déclarée à quatre reprises. Laurent Garcia, maire de la commune, se trouve également démuni face à cette situation. Il presse les autorités d’intervenir efficacement pour simplifier et accélérer les démarches d’indemnisation et d’expertise.

Actuellement, une initiative est mise en place dans onze départements pilote, incluant la Meurthe-et-Moselle. Les propriétaires peuvent espérer jusqu’à 90% de prise en charge pour des diagnostics et travaux préventifs. Les démarches pourront bientôt être entreprises en ligne.

Cependant, le maire de Laxou souligne que ces efforts, bien qu’appréciables, ne suffisent pas. « La prévention doit s’accompagner de réparations. Les cicatrices sur nos maisons appellent des interventions rapides », martèle-t-il. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles s’étend, touchant désormais une large partie du territoire, de l’Ile-de-France à la Nouvelle-Aquitaine, en passant par l’est de la France. Près de la moitié du pays est maintenant exposée à ce danger.

Pour les victimes, il est impératif que les pouvoirs publics adoptent une approche proactive et curative. Car dans cette bataille contre les méandres du sol, le temps presse.