Invité par Julian Bugier au journal de 13 heures, Teddy Riner, qui a remporté cinq titres olympiques en judo, est également le parrain de la Grande cause nationale 2025 axée sur la santé mentale.
Quand la Force Mentale Devient une Arme Supplémentaire
Ce texte est un compte-rendu d’une partie de l’interview mentionnée ci-dessus.
Un Engagement Évident pour la Santé Mentale
Julian Bugier : Pourquoi êtes-vous si résolu à soutenir la cause de la santé mentale ?
Teddy Riner : Pour moi, c’est une évidence, car ma dernière participation aux Jeux Olympiques approche. Je veux savourer chaque instant et ensuite, prendre du temps pour moi.
Les Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles marqueront donc la fin ?
Oui, ce sera la fin. Arrive un moment où il faut tourner la page. Quand on m’a proposé de devenir parrain de cette cause, j’ai tout de suite accepté. Cela me touche profondément. Notre jeunesse est notre futur et elle doit être bien équipée pour l’affronter. J’ai toujours dialogué avec les jeunes, donc parler d’un sujet aussi crucial que celui-ci m’est venu naturellement, d’autant plus que j’ai vécu ces défis tout au long de ma carrière.
Les statistiques révèlent qu’un adulte sur vingt a déjà eu des pensées suicidaires, un phénomène particulièrement alarmant chez les moins de 25 ans. Mais maintenant, des voix célèbres comme Stromae, Constance et Isabelle Carré s’élèvent. Leur témoignage brise les tabous.
Leur courage est exemplaire. En s’ouvrant ainsi, ils démystifient les problématiques de santé mentale et encouragent particulièrement les jeunes à chercher de l’aide. En tant que parrain, je suis très fier de contribuer à cette prise de conscience, car beaucoup n’appréhendent pas les défis mentaux de la même manière qu’un problème physique, souvent invisible.
L’Essentiel d’un Suivi Psychologique
Avez-vous déjà rencontré des moments de doute ou de dépression ?
Personnellement, j’ai eu la chance d’entamer un suivi avec une psychologue dès l’âge de 14 ans, et je poursuis encore aujourd’hui.
Vous avez initié une démarche peu courante dans votre discipline.
Effectivement, et je continue à travailler sur divers aspects : être un bon père, exceller sur le tatami, affiner ma stratégie technico-tactique, rester centré avant une compétition, et améliorer ma vie de couple. C’est un processus continu d’amélioration.
Vous déclarez : « Je suis plus fort mentalement que physiquement. » C’est impressionnant, car votre stature est déjà impressionnante.
Voici mon raisonnement : mes adversaires sont tout aussi compétents et physiquement robustes. Souvent, on me juge uniquement sur mon apparence. Mais en réalité, 70 % de ma réussite repose sur ma préparation mentale. Sans cela, et sans le soutien de spécialistes, je n’aurais sans doute pas eu une carrière aussi remarquable.

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