Surveillance renforcée aux Jeux de Paris 2024 : pourquoi l’inquiétude ?


Les organisations qui défendent les libertés expriment des réserves, notamment quant à l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique à l’occasion des Jeux. Elles redoutent que cette pratique ne perdure au-delà de l’événement sportif mondial.

La sécurité aux Jeux olympiques et les enjeux de liberté

Le débat entre liberté et sécurité refait surface avec les annonces détaillées par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, concernant le dispositif de sécurité des Jeux olympiques et paralympiques. Suite à la réévaluation du plan Vigipirate au niveau le plus élevé, l’objectif principal est de contrer la menace terroriste. Pour cela, de nouveaux outils technologiques ont été autorisés par une loi spécifiquement adoptée en vue des Jeux en avril 2023.

Les controverses entourent l’utilisation de caméras intelligentes, drones, QR codes, et criblage. Les associations de défense des libertés individuelles s’inquiètent notamment de l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Cette technologie permet de détecter en temps réel des événements prédéterminés, comme des comportements suspects, et d’ajuster les mesures de sécurité en conséquence.

Le recours à la VSA suscite des interrogations sur sa pérennisation au-delà des Jeux olympiques. Certains voient dans cette loi une volonté politique de s’inscrire dans la surveillance numérique. Malgré les assurances de Gérald Darmanin sur l’utilisation de la VSA comme un outil d’aide à la décision, les critiques persistent quant à son potentiel impact sur les libertés individuelles.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a émis des recommandations sur le projet de loi, mais certains doutent de son efficacité en tant que garde-fou contre la surveillance numérique. Les dispositifs de sécurité annoncés, tels que le criblage et l’utilisation de drones, soulèvent également des préoccupations quant à l’étendue des contrôles et à d’éventuels biais discriminatoires.

Les Jeux marquent le retour du QR Code, utilisé pour contrôler l’accès aux lieux sécurisés. Cette pratique rappelle les restrictions mises en place pendant la pandémie de Covid-19. Certains considèrent que les Jeux olympiques représentent un état d’urgence tacite, laissant des traces sur les libertés individuelles. Les enjeux de sécurité et de liberté continuent ainsi de susciter des débats et des interrogations.