Selon Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, il considère que l’expulsion représente une solution extrêmement préjudiciable.
Expulsions locatives: un chiffre record en 2022, avec une hausse qui se poursuit en 2023
Selon la Fondation Abbé Pierre, un nombre alarmant de ménages ont été expulsés de leur logement en 2022, atteignant un chiffre record de 17 500 ménages, soit près de 38 000 personnes. Ce chiffre est en hausse de plus de 130% par rapport à il y a 20 ans. De plus, la Fondation estime que le nombre réel d’expulsions est en réalité deux à trois fois supérieur à ce chiffre, car il ne prend pas en compte les expulsions qui ont eu lieu sans l’intervention des forces de l’ordre.
Malheureusement, cette tendance à la hausse devrait se poursuivre en 2023, avec des rapports provenant de différents territoires indiquant une augmentation des impayés et des expulsions. La crise économique et la hausse des coûts de l’énergie sont citées comme des facteurs contribuant à cette situation préoccupante.
La trêve hivernale comme période de répit et de recherche de solutions
La trêve hivernale, qui a été établie en 1956 grâce à l’abbé Pierre, vise à offrir une période de répit aux ménages en difficulté pour trouver des solutions. Selon Christophe Robert, il est essentiel d’informer les personnes concernées sur les aides disponibles pour le paiement du loyer, et également de les aider à trouver un nouvel logement si nécessaire. Il souligne que l’expulsion est la solution de dernier recours et qu’il est préférable de trouver des alternatives pour éviter de mettre des familles à la rue.
Pour les locataires en difficulté, Christophe Robert encourage le recours aux services sociaux du département, aux Centres communaux d’action sociale ou à la plateforme « allô prévention des expulsions » de la Fondation Abbé Pierre. Il est crucial de ne pas rester seul face à ces problématiques et de bénéficier du soutien et des ressources disponibles.
Malheureusement, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre craint une augmentation des expulsions après la fin de la trêve hivernale, en raison de l’inflation et de la hausse des coûts de l’énergie. Il souligne que de nombreuses personnes qui n’étaient pas expulsées jusque-là se retrouvent désormais sans solution de relogement. Cette situation est particulièrement préoccupante pour les familles avec de jeunes enfants et les personnes âgées, car le secteur de l’hébergement est saturé.
Des efforts supplémentaires nécessaires de la part de l’État
Le ministre du Logement, Patrice Vergriete, a souligné à l’Assemblée nationale que le gouvernement a accompli des efforts significatifs dans le domaine de l’hébergement d’urgence. Cependant, selon Christophe Robert, même si le maintien des 40 000 places d’hébergement d’urgence pendant la crise du Covid-19 est une mesure positive, il est essentiel de trouver des solutions durables pour les personnes à la rue. Il déplore le fait que le numéro d’urgence pour les sans-abri (115) ne soit pas en mesure de fournir des solutions d’hébergement aux 8 000 personnes qui appellent chaque soir.
La Fondation Abbé Pierre demande que le fonds d’indemnisation des propriétaires soit réévalué et augmenté afin d’éviter les expulsions et de laisser le temps de trouver des solutions alternatives. Les expulsions ne font qu’ajouter à la misère des personnes concernées, mais il est important de ne pas oublier les difficultés auxquelles les propriétaires peuvent également être confrontés en raison des impayés. Une approche équilibrée et des mesures adaptées sont nécessaires pour faire face à cette crise du logement qui menace de s’aggraver davantage.
Webrédacteur passionné et engagé, je me consacre à décrypter l’actualité avec un regard critique. Ma plume agile et précise sert à informer et éveiller les consciences. Toujours en quête de vérité, je m’attache à partager des analyses pertinentes et approfondies pour un public exigeant et curieux.