Sida : 9 millions de personnes privées de traitement dans le monde


Le 1er décembre marque la journée internationale de sensibilisation et de lutte contre le VIH/sida. Après 40 ans depuis sa découverte, on estime que 39 millions de personnes dans le monde sont touchées par ce virus. Bien que des avancées significatives aient été réalisées ces dernières années, la maladie reste une tragédie pour de nombreuses victimes. Les efforts continus dans la recherche et la sensibilisation laissent entrevoir un avenir où le sida ne serait plus une menace, mais il reste encore beaucoup à faire.

Mettre fin à la transmission du sida est désormais possible, affirme l’ONUSIDA

Il est désormais possible de mettre fin, sinon au sida, du moins à sa transmission, selon l’ONUSIDA, l’organisme des Nations unies de lutte contre la maladie, basé à Genève. Cela fait suite à la guérison d’un sixième patient atteint du VIH après avoir bénéficié d’une greffe de moelle osseuse. Contrairement aux cinq autres cas de guérison, ce patient ne possède pas de mutation génétique rare provenant du donneur, capable de le protéger contre le VIH. Cette nouvelle avancée ouvre donc de nombreuses perspectives pour les chercheurs.

Le nombre de nouvelles contaminations n’a jamais été aussi bas depuis les années 1980. De même, le nombre de décès a fortement diminué, enregistrant une baisse de 70% au cours des 20 dernières années. Notamment, cinq pays, tous en Afrique, se rapprochent de l’élimination de l’épidémie. Atteindre l’objectif que s’est fixé l’ONU, à savoir éliminer le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030, semble donc largement envisageable.

Nouveau test salivaire pour se dépister

Pourtant, malgré ces avancées, une personne meurt du sida ou d’une maladie liée à l’infection chaque minute dans le monde. En 2022, 1,3 million de personnes ont été nouvellement contaminées, avec une prédominance chez les femmes et en Afrique subsaharienne. Sur les 39 millions de personnes infectées par le VIH, plus de 9 millions n’ont pas accès à un traitement, malgré la réduction des coûts.

Un nouveau test salivaire est désormais disponible pour faciliter le dépistage. Contrairement à ce progrès, il est essentiel de ne pas baisser la garde en matière de campagnes de prévention. L’auto-test salivaire, similaire aux tests Covid, est en vente en France depuis l’année dernière et est en cours d’arrivée au Canada. Il offre la possibilité de détecter le VIH en une vingtaine de minutes, en détectant les anticorps présents dans la salive.

Plus de femmes que d’hommes

En Afrique du Sud, pays le plus touché par le VIH, une diminution significative a été observée pour la première fois en cinq ans. Les chercheurs se réjouissent de constater une baisse de 1,3% du nombre de personnes infectées par le VIH, ainsi qu’une augmentation du nombre de bébés nés de mères séropositives, mais n’étant pas porteurs du virus. Malgré ce progrès, plus de sept millions de Sud-Africains vivent encore avec le VIH.

Les statistiques démontrent également une prévalence plus élevée chez les femmes, en particulier dans la communauté noire et dans les régions rurales. Les hommes sont moins enclins à rechercher un traitement, et l’utilisation du préservatif est en baisse, ce qui constitue une source de préoccupation. Néanmoins, l’Afrique du Sud se rapproche de son objectif fixé pour 2025 en termes de dépistage et de traitement des personnes infectées.