Préférence pour les robots qui ne nous ressemblent pas – étude


Selon des chercheurs en sciences cognitives du CNRS à Lille, la perception des robots par les humains varie en fonction de leurs caractéristiques et de leurs compétences. En effet, les robots qui ressemblent davantage à des êtres humains et qui ont des compétences similaires suscitent généralement plus de méfiance chez les individus. Cette réaction peut s’expliquer par plusieurs raisons, mais elle souligne l’importance de comprendre les facteurs qui influent sur l’acceptation des robots par la société. L’étude de ces chercheurs met en lumière les nuances de la relation entre les humains et les robots, et souligne la complexité de cette interaction.

Les humains détestent-ils les robots ?

Les dernières recherches scientifiques tendent à montrer que l’aversion pour les robots n’est pas uniquement liée à leurs performances, mais également à leur design. En réalité, les humains préfèrent que les robots ne leur ressemblent pas trop pour mieux les accepter. Selon une étude publiée dans Plos One par une équipe de chercheurs en sciences cognitives du CNRS Lille, les machines dotées de caractéristiques humaines peuvent susciter des réactions de défiance et de mépris chez les êtres humains, résultant ainsi en un rejet social. Cette sous-acceptation est attribuable au fait que les individus ont tendance à se comparer aux machines et à se sentir supérieurs à elles, ce qui génère des réactions de dédain et de mépris.

Les chercheurs ont mené une série de tests visant à évaluer l’acceptation de différents profils de robots auprès d’un panel représentatif. Ils ont constaté que plus un robot possède des caractéristiques proches de celles des humains, plus il suscite des réflexes de défiance chez ces derniers. Les résultats ont également montré que les traits physiques qui rassurent les humains sont ceux qui déclenchent de l’attachement, tels que de grands yeux sur un visage. Cependant, il est préférable que les machines aient des caractéristiques physiques et des capacités distinctes de celles des êtres humains pour éviter les réactions de rejet et de supériorité. Par exemple, un robot avançant sur un seul pied et possédant des pinces ou des aimants à la place des mains serait plus susceptible d’être accepté socialement.

Les robots dans la société

Le rejet des robots par les êtres humains peut avoir des conséquences préoccupantes à mesure que les machines prennent une place de plus en plus importante dans la société. En effet, des cas d’agression de robots ont déjà été signalés au Japon et aux États-Unis, ce qui témoigne du risque croissant de maltraitance envers les machines. Pourtant, ces dernières jouent déjà un rôle prépondérant dans de nombreux domaines, notamment en tant que robots domestiques, robots d’accueil, ou robots compagnons. La croissance annuelle prévue du marché des robots sociaux est estimée à 15% pour les prochaines années.

Ces tendances soulèvent des questions essentielles sur l’intégration des robots dans la société et la nécessité de concevoir des machines qui ne suscitent ni agressivité ni stress chez les êtres humains, notamment en ce qui concerne leur design. Les chercheurs invitent ainsi à repenser le design des robots pour les rendre plus acceptables dans le quotidien des individus. En fin de compte, l’acceptation sociale des robots repose en grande partie sur leur apparence physique et leurs fonctionnalités.