« Ne pas faire de logements sociaux, c’est exclure ceux qui font vivre l’Ile-de-France » – Emmanuelle Cosse


La présidente de l’Union sociale pour l’habitat a souligné que le nombre de demandeurs de logement social en Ile-de-France s’élève actuellement à 783 000, ce qui représente le double par rapport à il y a dix ans.

La crise du logement social en France : une situation critique en Île-de-France

L’Ile-de-France est confrontée à une crise du logement social, a déclaré Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, lors de son intervention sur France Bleu Paris. Selon elle, ne pas construire de logements sociaux revient à ne pas loger les personnes qui font vivre cette région.

L’Union sociale pour l’Habitat, qui loge un habitant sur six en France, constate que les listes d’attente pour un logement social s’allongent, en particulier en Ile-de-France. Actuellement, on compte 783 000 demandeurs de logement social dans cette région, soit deux fois plus qu’il y a dix ans, un chiffre qualifié d’inédit par Emmanuelle Cosse. De plus, la construction de logements sociaux est en nette diminution, avec une baisse significative des lancements de programmes prévus pour l’année 2023.

La hausse des loyers dans le parc privé est aussi un facteur d’aggravation de la crise. En vingt ans, les loyers ont augmenté de 56% dans le parc privé en Ile-de-France, alors que les revenus n’ont augmenté que d’un tiers sur la même période. L’accession à la propriété est devenue quasiment impossible pour une grande majorité des Franciliens. Emmanuelle Cosse appelle à une mobilisation générale de l’Etat et des collectivités pour contrer ces inégalités grandissantes.

Elle estime que les élus et le gouvernement devraient sonner l’alerte et appeler à une mobilisation générale pour faire respecter la loi SRU, qui oblige les villes à disposer d’un quota de logements sociaux. Elle insiste sur la nécessité de libérer plus de foncier pour permettre aux communes de construire des logements, notamment en transformant les friches industrielles délaissées en logements sociaux.

Emmanuelle Cosse met en garde contre les conséquences désastreuses de l’inaction, affirmant que ne pas loger les personnes qui font vivre l’Ile-de-France et leur offrir des conditions de vie déplorables ne fera qu’aggraver la situation pour l’ensemble de la région.