Le monde parallèle des êtres souverains : une mouvance complotiste intrigante


Selon ces individus qui se considèrent comme des « citoyens souverains », les institutions de l’Etat ainsi que ses administrations sont considérés comme étant illégaux. Ils adhèrent à un ensemble de croyances pseudo-juridiques largement inspirées des mouvements similaires aux Etats-Unis, et qui sont souvent associés à des théories du complot. Ces personnes, qui suivent ces idées parfois extrêmes, croient en des gourous et des leaders qui cherchent à en tirer profit pour leur propre bénéfice.

Le phénomène des « êtres souverains » : une théorie pseudo-juridique en vogue

Il est intéressant de noter qu’il existe des techniques qui circulent et qui prétendent permettre d’échapper aux impôts, aux amendes, voire même aux arrestations. Une idée fausse circule, expliquant que l’Etat et ses diverses administrations n’ont pas de pouvoir légal sur les individus, et qu’il suffit de dire « Je ne contracte pas » pour s’en libérer. Cependant, cette thèse est fausse et a contribué à populariser le fameux « mème » des « êtres souverains », abordé avec humour sur les réseaux sociaux suite à l’arrestation d’un couple refusant de « contracter » avec la gendarmerie lors d’un contrôle routier.

Remise en question de l’existence légale de l’Etat français

Les adeptes de la théorie des « êtres souverains » avancent des idées complexes selon lesquelles l’Etat français en tant que tel n’existe plus depuis 1947, mais serait devenu une entreprise. Ils se basent notamment sur les numéros Siret associés aux entités comme la « REPUBLIQUE FRANCAISE PRESIDENCE », affirmant que ces institutions sont en réalité des entreprises privées illégitimes. Cependant, cette logique est contestable, car le numéro Siret répertorie tous les établissements, y compris les administrations, et non uniquement les entreprises.

Les partisans de cette théorie remettent en cause la légitimité des lois et des demandes des administrations, les considérant comme de simples « règlements intérieurs » d’entreprise, qu’il est possible de rejeter en refusant de les reconnaître. Cette démarche s’inscrit dans une logique de contestation de l’autorité et de l’Etat, un point commun partagé par les différents adeptes des « êtres souverains ».

Exploitation de la crise des « gilets jaunes » pour propager ces idées

La crise des « gilets jaunes » a contribué à accentuer la diffusion de ces idées, avec certains militants remettant en question la légitimité de la Constitution française. Des théories plus conspirationnistes voient le jour, comme celle de la « fraude du nom légal », selon laquelle les individus seraient liés à une entité juridique frauduleuse à leur insu.

Cette mouvance n’est pas sans risque, comme en témoigne le cas d’une mère ayant enlevé sa fille par crainte d’un complot impliquant l’Aide sociale à l’enfance. Des figures controversées, telles que Rémy Daillet-Wiedemann, ont été associées à ces idées et ont encouragé des actions pouvant être préjudiciables.

Des tentatives d’exploitation financière de ces thèses

Certains individus cherchent à tirer profit de ces croyances en proposant des formations ou des documents prétendument légaux pour « se débarrasser de ses dettes légalement ». Des sites vendent des certificats falsifiés et des cartes censées garantir une certaine immunité légale, mais ces démarches sont illégales et sans fondement juridique.

En fin de compte, les « êtres souverains » représentent une tendance alarmante, mêlant théories pseudo-juridiques, complotisme et une aversion marquée envers l’autorité et l’Etat. Il est essentiel de rester vigilant face à ces discours et de ne pas se laisser entraîner par des promesses illusoires aux conséquences potentiellement graves.