L’activité physique : économies de santé réussies !


Alors que l’activité physique deviendra la grande cause nationale en 2024 en préparation des Jeux de Paris, les politiques commencent à prendre en compte les effets économiques d’une nation sportive. Les chiffres récoltés jusqu’à présent montrent des résultats extrêmement positifs, créant ainsi un réel encouragement pour l’avenir.

L’activité physique, une solution économique pour réduire les coûts de santé en France

Alors que la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) est à la recherche de moyens d’économiser de l’argent, l’activité physique et sportive pourrait-elle être l’une des solutions pour réduire les coûts de santé en France ? Les bienfaits de l’exercice physique sur la santé sont bien connus, mais les économies potentielles qu’il peut engendrer semblent encore sous-estimées. Selon Alain Fuch, médecin conseil et membre de l’équipe ayant réalisé le premier rapport commandé sur le sujet par le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques en 2022, il est prouvé scientifiquement qu’il est possible de réaliser des économies à long terme grâce à l’activité physique.

L’inactivité physique coûte des milliards d’euros à la France chaque année. Les données de la Cnam révèlent que le coût de l’inactivité physique s’élève à 140 milliards d’euros par an. Cependant, ce chiffre est largement sous-estimé, car il ne prend pas en compte le coût des maladies chroniques en termes de morbidité. Il varie également en fonction de l’âge, passant de 840 euros par an pour les personnes âgées de 20 à 39 ans à 23 275 euros pour les personnes âgées de 40 à 74 ans.

En 2021, le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques a commandé une étude afin de recenser les travaux et les études sur les conséquences économiques de l’activité physique sur la santé. Il est ainsi établi que l’activité physique permet de réduire le risque de pathologies coronariennes, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète de type 2 et même de certains types de cancer. En augmentant le nombre de pratiquants réguliers, la France pourrait économiser des millions d’euros chaque année en dépenses de santé.

Les économies de coûts de santé sont observées rapidement. Par exemple, une étude menée en 2014 a démontré qu’un programme d’activité physique adaptée permettait une réduction de 30 % des dépenses de santé chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires. Les économies sont également observées chez les personnes âgées, notamment grâce à des programmes d’activité physique adaptée dans les maisons de retraite.

Ces économies de coûts de santé vont de pair avec une espérance de vie en bonne santé. En effet, l’activité physique permet de diminuer la mortalité et la morbidité, ainsi que d’allonger l’espérance de vie en bonne santé. Cependant, malgré le fait que les Français vivent de plus en plus longtemps, leur espérance de vie en bonne santé reste stable depuis une vingtaine d’années.

La France, qui est souvent considérée comme un pays de curation plutôt que de prévention, commence toutefois à prendre conscience de l’importance de l’activité physique sur la santé. Le ministère des Sports a lancé une vingtaine d’expérimentations visant à évaluer l’efficacité de l’activité physique dans le cadre des parcours de soins. Ces expérimentations permettront de fournir des données complémentaires pour orienter la politique publique de santé.

En résumé, l’activité physique et sportive pourrait permettre à la France de réaliser d’importantes économies en matière de dépenses de santé. Il est maintenant essentiel que les politiques soutiennent et encouragent l’adoption d’un mode de vie actif afin de prévenir les maladies et de promouvoir la santé de la population.