Malgré certaines mesures prises par le gouvernement et l’Agence nationale de sécurité du médicament pour faire face aux tensions sur le marché mondial des médicaments, les pharmaciens demeurent préoccupés. Les problèmes persistants dans le domaine de la disponibilité des médicaments suscitent des inquiétudes et la situation ne semble pas s’être améliorée. Les autorités cherchent activement des solutions pour remédier à cette situation, mais les progrès sont lents et les professionnels de la pharmacie restent sceptiques quant à leur impact réel. Cela soulève des interrogations quant à la capacité de répondre efficacement aux besoins des patients et à maintenir un approvisionnement adéquat en médicaments essentiels. Le gouvernement et l’Agence nationale de sécurité du médicament semblent conscients de ce problème, mais leur capacité à résoudre durablement cette crise reste incertaine. Les pharmaciens font donc entendre leur voix et demandent des actions concrètes pour garantir la disponibilité des médicaments nécessaires et permettre une prise en charge optimale des patients. La pression sur le marché mondial des médicaments ne montre aucun signe de diminution et il est clair que des mesures plus approfondies doivent être prises pour résoudre cette situation préoccupante.
La France fait face à la menace d’une nouvelle pénurie de médicaments pour l’hiver à venir, similaire à celle de l’an dernier. Au cours de la période hivernale 2022-2023, des médicaments tels que l’amoxicilline et le paracétamol ont connu des problèmes d’approvisionnement, créant ainsi des tensions plus ou moins durables. Cette situation était particulièrement préoccupante à la fin de l’année 2022 et au début de l’année 2023, compte tenu de la triple épidémie de Covid-19, de grippe et de bronchiolite. Cette pénurie était causée par le manque de producteurs et la demande croissante à l’échelle mondiale. De plus, les fabricants pharmaceutiques ont délocalisé leur production en Inde et en Chine, où les coûts sont moins élevés, rendant ainsi le reste du monde dépendant de ces pays. La guerre en Ukraine a également perturbé la chaîne d’approvisionnement des médicaments, car Kiev produisait certains composants nécessaires à l’emballage des médicaments.
Avec l’arrivée de l’automne, les pharmaciens sont de nouveau inquiets. Bruno Maleine, représentant des officines au sein de l’Ordre national des pharmaciens, explique que la demande se concentrera sur la même classe de médicaments pendant l’hiver, notamment le paracétamol et les antibiotiques, qui sont déjà sujets à des tensions. Gabrielle Gross, présidente du Syndicat des pharmaciens de l’Ain, estime également que l’histoire risque de se répéter. Grégory Tempremant, président de l’Union régionale des pharmaciens d’officine, va même jusqu’à dire que la situation risque d’être pire que l’an dernier.
La légitimité de leurs inquiétudes est corroborée par les chiffres. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), plus de 3 700 médicaments ont connu des pénuries ou des tensions d’approvisionnement en 2022 en France. Ce chiffre risque d’augmenter en 2023, avec 3 500 déclarations de rupture ou risque de rupture à la fin du mois d’août. Déjà, au 18 octobre, les pharmacies constatent des stocks tendus sur plusieurs médicaments essentiels de l’hiver. Des médicaments tels que l’amoxicilline, le paracétamol, la prednisolone ou la fluticasone ont des stocks inférieurs à sept jours, voire à trois jours, alors qu’une situation normale nécessite un stock de plus de sept jours.
Pour faire face à cette problématique, le ministre de la Santé a annoncé des mesures. Il souhaite que toutes les pharmacies, y compris les plus petites, aient accès aux stocks de médicaments. L’ANSM a élaboré un plan de préparation des épidémies hivernales, qui prévoit notamment l’importation de médicaments, des restrictions sur les exportations à l’étranger et l’autorisation de préparations magistrales en pharmacie. Le ministre a également augmenté de 10% le prix de l’amoxicilline en échange de garanties des industriels quant à des stocks suffisants. En septembre, l’exécutif a également annoncé l’intention de rendre obligatoire la vente de certains antibiotiques à l’unité afin d’éviter le gaspillage. En parallèle, le gouvernement travaille sur la relocalisation de la production de médicaments stratégiques en France et sur une meilleure disponibilité de 450 médicaments essentiels.
L’Union européenne a également pris des mesures pour remédier aux pénuries de médicaments. La Commission européenne a dévoilé un plan comprenant un mécanisme européen de solidarité volontaire et des dérogations réglementaires à partir de 2024, telles que la prolongation de la durée de conservation de certaines molécules ou l’acquisition de stocks conjoints de médicaments pour l’hiver prochain.
Malgré ces mesures, il est difficile de prédire si elles seront suffisantes pour faire face à la période hivernale. Bruno Maleine souligne qu’il faut également se pencher sur la rentabilité des médicaments pour les industriels, c’est-à-dire leur prix. De plus, la vente à l’unité pose des problèmes, car les médicaments sont conçus avec une seule notice dans la boîte et les informations essentielles ne figurent pas sur chaque comprimé. La réindustrialisation de la production de médicaments en France est également un enjeu majeur à long terme.
En résumé, même avec les mesures mises en place, la possibilité de difficultés majeures cet hiver dépendra principalement de l’intensité des épidémies. Le gouvernement a lancé une campagne de vaccination conjointe contre le Covid-19 et la grippe, ainsi que la commande de doses du nouveau traitement préventif contre la bronchiolite. Cependant, la pénurie de ce vaccin en France est un problème supplémentaire à résoudre. La vigilance reste donc de mise pour éviter une nouvelle crise de pénurie de médicaments.
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