En France, les plateformes pour adultes les plus populaires sont tenues de s’assurer que leurs utilisateurs ont l’âge légal requis. Toutefois, il existe certains programmes qui peuvent être facilement contournés, et la promesse de confidentialité qu’ils offrent aux utilisateurs soulève parfois des interrogations.
Contrôles d’âge en ligne : une sécurité pour les mineurs en question
Depuis le 7 juin, un nouveau règlement impose aux sites pour adultes en France de vérifier l’âge de leurs utilisateurs, sinon des sanctions pourraient être appliquées. Cependant, cette mesure est loin d’être infaillible. Fin août, cinq grands sites ont enfin mis en place ce contrôle après avoir été rappelés à l’ordre par l’Arcom, l’autorité numérique de régulation.
Le problème principal est que plusieurs méthodes de vérification sont aisément manipulables. Ainsi, de nombreux jeunes peuvent encore contourner ces systèmes sans difficulté.
Le dispositif britannique Yoti est l’un des plus utilisés pour cette tâche. Il propose deux options : une validation via son application mobile après confirmation de l’identité par photo, vidéo, et pièce d’identité, ou une estimation d’âge via une simple photo prise par webcam ou téléphone, évaluée par intelligence artificielle.
Quand la technologie joue des tours
La deuxième méthode semble moins contraignante, mais sa fiabilité laisse à désirer. Un article de Franceinfo a montré que Yoti a validé un utilisateur comme majeur simplement en lui présentant une image 3D d’un buste d’adulte, ce qui peut facilement être reproduit par des mineurs.
AgeVerif a répondu que leurs spécialistes étaient conscients des failles et cherchaient activement des solutions. Cependant, ils soulignent que les technologies évoluent constamment, rendant inévitable l’apparition de nouveaux contournements. D’autres acteurs de cette industrie, comme FriendlyID et Agerify, sont restés silencieux face à ces révélations.
Le site 20 Minutes a aussi révélé avoir trompé le système de Pleenk à l’aide de vidéos d’adultes et de cartes d’identité fictives. Même le logiciel réputé le plus performant peut être contourné par l’utilisation d’un VPN.
Sites hors des clous
Certains sites pornographiques utilisent des systèmes de vérification douteux, s’approchant dangereusement de la légalité. Par exemple, heureporno s’appuie sur Pumpverify, un vérificateur d’origine espagnole. Bien qu’il requière une inscription par mail et offre plusieurs solutions de vérification, il propose aussi l’option de passer directement sur le site sans vérification, rendant l’accès aux mineurs possible.
Selon Martin Ajdari, président de l’Arcom, les efforts se concentrent d’abord sur les plateformes les plus populaires avant de cibler d’autres moins visitées.
Question d’anonymat
Au-delà de l’efficacité des contrôles d’âge, le respect de la confidentialité des données est aussi en débat. Les systèmes de vérification en « double anonymat » devraient masquer l’identité du site et du visiteur. Mais AI Forensics a révélé des lacunes chez le logiciel AgeGO, utilisé par plusieurs grands sites français, où l’entrée même dévoilait l’adresse exacte des contenus voulus, compromettant possiblement l’anonymat.
Malgré ces failles, les régulateurs affirment analyser ces problématiques en collaboration avec la Cnil. Bien que l’Arcom encourage les entreprises à auditer leurs systèmes de contrôle d’âge, les détails sur la nature et la régularité de ces audits ne sont pas encore clairs.

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