Les conclusions de cette recherche représentent « une nouvelle particulièrement alarmante, puisque les pesticides figurent parmi les contaminants les plus répandus à l’échelle mondiale », commente Nathan Donley, qui a contribué à cette étude.
Les « polluants éternels » envahissent les pesticides aux États-Unis
« Plus on les cherche, plus on en trouve », déplore Alexis Temkin, toxicologue chez Environmental Working Group, en échange avec l’AFP. Les PFAS, également connus sous le nom de « polluants éternels », sont de plus en plus présents dans les pesticides américains, une tendance inquiétante mise en lumière par une étude récente publiée dans Environmental Health Perspective, mercredi 24 juillet.
Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, possèdent une résistance quasi-totale à la dégradation, ce qui les rend particulièrement problématiques. En s’accumulant progressivement, ces substances finissent par se retrouver dans le corps humain. Les scientifiques avertissent qu’une exposition élevée aux PFAS peut déprimer le système immunitaire, réduire la fertilité et perturber le cycle hormonal, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour mieux comprendre toutes les implications de ces composés toxiques.
Les réglementations ont cherché à limiter ou interdire l’usage des PFAS dans de nombreux produits et matériaux. Toutefois, les intrants agricoles, notamment les pesticides appliqués directement sur les fruits et légumes, échappent à ces restrictions aux États-Unis.
« Une nouvelle absolument effrayante »
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé non seulement les ingrédients actifs des pesticides, mais aussi les substances auxiliaires ou « inertes », telles que les adjuvants, qui augmentent leur efficacité. Ils ont découvert que 14% des ingrédients actifs des pesticides utilisés aux États-Unis contiennent des PFAS, et que près d’un tiers des principes actifs homologués au cours des dix dernières années en sont composés.
Pour Nathan Donley, co-auteur de l’étude, ces résultats sont particulièrement alarmants. « C’est une nouvelle absolument effrayante, car les pesticides sont parmi les polluants les plus largement répandus dans le monde », explique-t-il. « Mêler les pesticides avec les polluants éternels, c’est comme ajouter un poids supplémentaire sur la génération future, augmentant les maladies chroniques et rendant le nettoyage de l’environnement pratiquement impossible, » ajoute-t-il.
La présence massive de PFAS dans les pesticides ne fait qu’ajouter à la complexité de la lutte contre cette catégorie de polluants. Les PFAS sont déjà omniprésents dans notre quotidien, contaminant l’eau, les aliments et même les vêtements. Leur intégration dans les pesticides accentue leur dispersion, augmentant les risques pour la santé publique et l’environnement.
Les perspectives d’une résurgence de maladies associées aux PFAS, combinée à la difficulté de réhabiliter les terrains contaminés, constituent un véritable casse-tête pour les autorités sanitaires et les régulateurs. La prise de conscience croissante et les études comme celles publiées récemment sont essentielles pour faire pression en faveur de nouvelles réglementations plus strictes et de technologies capables de décontaminer efficacement les sols et les eaux atteints par ces substances persistantes.
En résumé, la recherche et les actions législatives doivent s’intensifier pour protéger non seulement les écosystèmes, mais aussi les générations futures, d’un fléau qui, si rien n’est fait, pourrait devenir hors de contrôle.
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