Afin de combattre le tourisme de masse et l’augmentation vertigineuse des prix, le maire de Barcelone en Espagne assure qu’il bloquera la plateforme de location Airbnb d’ici cinq ans. La municipalité aspire ainsi à rendre des logements disponibles aux résidents locaux.
Barcelone contre-attaque : un plan ambitieux contre la crise du logement
Dans la métropole barcelonaise, les habitants expriment leur exaspération face à la difficulté croissante de trouver des logements abordables. Avec une population dépassant les 1,5 million d’âmes et l’afflux de 12 millions de touristes chaque année, la ville voit ses appartements monopolisés par des locations touristiques à court terme. Cette tendance a entraîné une augmentation fulgurante des prix locatifs, s’élevant à 68% au cours de la dernière décennie. Répondant à la colère des résidents, la municipalité catalane a adopté une mesure drastique : d’ici cinq ans, elle compte bloquer la plateforme de location de vacances, le Parlement catalan ayant autorisé à « ne pas renouveler les licences de ces appartements touristiques ». L’objectif est clair : réintroduire 10 000 logements dans le marché traditionnel.
Des villes solidaires dans la lutte contre le surtourisme
Cette initiative barcelonaise pour freiner l’emprise d’Airbnb n’est pas isolée et pourrait bien inspirer d’autres villes grandement affectées par l’économie touristique. En France, par exemple, plusieurs municipalités telles qu’Annecy, Marseille, Paris, Biarritz et Nice partagent les mêmes préoccupations. Les habitants peinent eux aussi à trouver des logements accessibles, poussant les autorités locales à reconsidérer leur politique envers les locations touristiques. En 2023, le pays attendait l’adoption d’une « loi Airbnb » destinée à mieux réglementer ces locations et réviser la fiscalité des meublés touristiques. Bien que voté par les sénateurs en mai, ce texte législatif a vu son parcours interrompu par la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale.
Des impacts écologiques et économiques majeurs
Le surtourisme n’affecte pas seulement le marché immobilier mais a également des répercussions environnementales importantes. Nombreux sont les sites emblématiques devenus victimes de leur propre popularité, cherchant désormais à restreindre le volume de visiteurs. À Venise, une ville italienne, un péage d’entrée a été mis en place pour limiter l’afflux touristique. Au Japon, l’accès au célèbre mont Fuji est désormais réglementé par des frais d’entrée obligatoires.
Cette tendance commence également à émerger en France, où certaines régions adoptent des mesures similaires. L’île de Bréhat, située dans les Côtes-d’Armor, gère la fréquentation estivale en imposant une jauge de visiteurs. De même, un quota de randonneurs a été instauré sur la voie royale du mont Blanc entre les mois de mai et septembre. Dans les calanques marseillaises, il devient indispensable de réserver en avance pour accéder à certaines zones pendant la haute saison.
Le gouvernement français note que 80% de l’activité touristique dans le pays est concentrée sur seulement 20% du territoire, créant des déséquilibres notables. Une des solutions envisagées pourrait être de promouvoir des destinations moins connues afin de redistribuer plus équitablement le flux des visiteurs.
Ce combat commun contre les effets néfastes du tourisme de masse est une lutte globale qui exige des mesures coordonnées et innovantes pour préserver à la fois le tissu urbain et les joyaux naturels de chaque région. Barcelone montre la voie, et d’autres pourraient bientôt suivre cette marche vers un équilibre retrouvé entre habitants et visiteurs.
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