Crise de la démographie médicale au CHRU de Tours post-Covid-19


Quatre années se sont écoulées depuis la propagation du Covid-19, et les établissements hospitaliers en France ont finalement réussi à retrouver leur niveau d’activité habituel. Cependant, il existe des inégalités alarmantes qui persistent, notamment dans des services spécifiques tels que celui de neurologie au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Tours.

Les conséquences du Covid-19 sur l’activité hospitalière

À Tours, en mars 2020, la crise sanitaire liée au Covid-19 a profondément bouleversé l’activité des hôpitaux, comme l’explique le docteur Julien Biberon, chef du service de neurologie du CHRU. Ce dernier témoigne que la prise en charge de nombreuses pathologies a été mise de côté au profit de la lutte contre le virus. Par exemple, les consultations pour la maladie de Charcot ont été fortement impactées, avant de progressivement reprendre leur cours habituel.

« Il nous manque de la ressource humaine »

Cependant, malgré cette reprise progressive, l’activité hospitalière n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant la crise. Les médecins s’interrogent sur les raisons de ce ralentissement : est-ce dû à des renoncements aux soins de la part des patients ou à des décès liés à des pathologies non prises en charge à temps ? Le docteur Mariam Annan évoque notamment le cas de certains patients qui ont pu craindre de se rendre à l’hôpital après la période du Covid-19.

Mais au-delà de ces considérations, ce qui préoccupe réellement les professionnels de santé, comme le soulignent les docteurs Biberon et Annan, c’est la pénurie de personnel soignant. Cette situation impacte directement la capacité des hôpitaux à augmenter leur activité et à offrir une prise en charge optimale aux patients. Selon une enquête de la Fédération hospitalière de France, 60% des lits fermés le sont en raison d’un manque de recrutement de soignants qualifiés.

En effet, que ce soit au niveau du Samu, des ambulanciers, des services d’hospitalisation ou des spécialistes comme les orthophonistes, le constat est le même : il manque cruellement de ressources humaines pour répondre à l’ensemble des besoins des patients. Cette situation met en lumière un défi majeur pour le système de santé, qui doit désormais faire face à une crise des effectifs qui menace la qualité des soins prodigués.

Dans ce contexte, il est essentiel de prendre des mesures rapides et efficaces pour pallier cette pénurie de personnel soignant et garantir une prise en charge optimale des patients dans les hôpitaux français. La mobilisation de tous les acteurs de la santé et des pouvoirs publics est plus que jamais nécessaire pour relever ce défi majeur et assurer la pérennité du système de santé français.