Carmat, l’entreprise innovatrice spécialisée dans les cœurs artificiels, se trouve en situation de quasi-faillite et risque d’être mise en liquidation judiciaire. Le tribunal est censé rendre sa décision d’ici la fin novembre. Actuellement, 32 personnes dépendent d’un cœur artificiel conçu par Carmat et s’inquiètent pour leur santé et leur futur. Nous avons eu l’occasion de rencontrer Patrick Boitelet, l’un de ces patients.
La course contre le temps d’un cœur artificiel
Note : Cette partie est extraite d’un reportage à visionner en totalité dans la vidéo intégrée. La transcription commence ici.
Patrick Boitelet symbolise l’acharnement à vivre. À 59 ans, il mène son quotidien en harmonie avec le rythme imposé par son cœur artificiel, qui l’assiste depuis près d’un an. « Sans cette prothèse et sans la société Carmat, je ne serais plus en vie », insiste-t-il. Grâce à cette avancée, Patrick maintient ses activités habituelles : « Je fais des travaux manuels, je jardine, je me promène, je pratique la pêche », énumère-t-il. Toutefois, cela implique de toujours transporter un sac de presque 3 kg, contenant les batteries vitales à son fonctionnement. « Je l’appelle ma ‘ligne de vie’. Ce dispositif nourrit ma prothèse. Un jeu de batteries dure entre 4 à 6 heures selon l’effort requis », raconte Patrick.
Or, ces derniers temps, Patrick ressent une grande inquiétude. L’entreprise Carmat, conceptrice de sa prothèse, pourrait bien être contrainte de cesser ses activités. Bien que la firme assure la continuité du suivi technique et médical, en cas de liquidation, les avancées technologiques seraient compromises. « Je suis en sursis. Quand viendra la fin ? C’est une inconnue. Mais je le sais, tôt ou tard, la machine s’arrêtera », confesse-t-il.
Un avenir incertain à attendre
Carmat est à l’origine d’une réussite majeure de la médecine française, le premier cœur artificiel implanté en 2013 sur un septuagénaire. Bien qu’il ne survive que quelques mois, l’espoir était né. En douze ans, 108 patients de 17 pays ont bénéficié de ce dispositif. Aujourd’hui, cependant, l’entreprise lutte pour sa survie, accablée par le manque d’investissements.
Patrick figure sur la liste d’attente pour une greffe cardiaque depuis presque trois ans, mais au-delà de son sort, il se désole du potentiel perdu pour d’autres. « Les patients sans cette implantation, s’ils n’ont pas de cœur dans les semaines suivantes, c’est terminé pour eux », déplore-t-il. « Pourquoi abandonner une telle technologie ? », s’interroge sa femme, Marilyne Boitelet.
La résolution quant à l’avenir de Carmat est prévue pour le 25 novembre prochain. Les éventuels repreneurs ont un peu plus d’un mois pour se faire connaître.

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