Le ministère chargé de l’Environnement a récemment divulgué les données relatives aux autorisations de construire accordées au cours de la période allant d’octobre 2022 à septembre 2023. Une tendance à la baisse se dessine, avec une diminution du nombre de nouveaux logements autorisés, ce qui suscite des inquiétudes parmi les acteurs de l’industrie.
« L’immobilier neuf touché de plein fouet par la crise du pouvoir d’achat et l’envol des coûts de construction »
Le secteur de l’immobilier neuf est actuellement plongé dans une profonde crise, marquée par une baisse significative du pouvoir d’achat des acquéreurs et une augmentation des coûts de construction. Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers, exprime son désarroi face à cette situation alarmante en déclarant : « Il ne se passe rien, rien, rien… On a touché le fond ».
La crise est exacerbée par la hausse des taux d’intérêt, conséquence de la politique monétaire menée par les banques centrales, y compris la Banque centrale européenne (BCE), pour lutter contre l’inflation. Ironiquement, cette politique a exclu de nombreux ménages du marché immobilier, en particulier les primo-accédants à la propriété. Il est devenu de plus en plus difficile d’obtenir un prêt auprès des banques, ce qui incite les ménages à être prudents étant donné la menace qui plane sur leur pouvoir d’achat.
Cette crise s’ajoute aux différentes crises internationales qui ont fait grimper les coûts des matières premières et des matériaux de construction, sans oublier le durcissement des réglementations environnementales concernant les projets immobiliers neufs, ce qui entraîne des surcoûts.
Selon les statistiques gouvernementales, le nombre de nouveaux logements autorisés entre octobre 2022 et septembre de cette année est estimé à 371 000, soit une baisse de 28% par rapport à l’année précédente. Depuis août 2022, le nombre de permis de construire délivrés stagne à un niveau très bas de 30 000 par mois, ce qui entraîne mécaniquement une réduction des ouvertures de chantiers.
Tous les types de constructions sont touchés par cette crise. Les ouvertures de chantiers de maisons individuelles atteignent leur niveau le plus bas depuis l’année 2000. La baisse concerne également l’individuel groupé (les lotissements) ainsi que les bâtiments collectifs, avec des baisses respectives de 28% et 32%. Cette crise menace également l’emploi, avec la possibilité de la destruction de 150 000 emplois dans le secteur immobilier d’ici 2025.
Les professionnels du bâtiment accusent Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, d’être responsable de cette crise. Ils considèrent qu’ils sont, tout comme les ménages, les victimes collatérales de la politique de hausse des taux d’intérêt mise en place pour lutter contre l’inflation. La crise alimente ainsi elle-même sa propre spirale négative.
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