Villes laides : un danger pour la santé


Sous ce titre, largement diffusé sur divers sites web, un magazine américain explore cette semaine le domaine de la neuro-architecture, qui se penche sur la manière dont l’urbanisme influence notre bien-être mental et physique.

Béton et santé : le coût caché des villes modernes

Depuis trois décennies, une pléthore d’études internationales, souvent relayées par des revues spécialisées, s’accorde à démontrer les effets néfastes des environnements urbains denses et bétonnés sur notre bien-être. Ces recherches soulignent que vivre dans des zones dominées par le béton, la monotonie visuelle, le bruit incessant et une omniprésence des véhicules motorisés nuit considérablement à notre santé physique et mentale.

Sur le plan physique, le bruit constant et la pollution atmosphérique entraînent une élévation de la pression artérielle et augmentent le risque de pathologies cardiaques et respiratoires. Par ailleurs, le décor urbain souvent terne et uniformément gris a des répercussions sur notre moral. Une étude britannique illustrée par le suivi de deux millions de personnes au pays de Galles sur une décennie, a révélé que l’éloignement de tout espace vert ou bleu, comme un parc ou un plan d’eau, aggrave les troubles anxieux et dépressifs.

Peut-on vraiment verdir nos villes pour améliorer notre santé ?

Pour rehausser la qualité de vie en milieu urbain, il apparaît indispensable de végétaliser nos villes, bien que la tâche soit complexe. Une enquête récente menée par Santé publique France souligne les bienfaits évidents de cette démarche : dans des villes comme Rouen, Lille et Montpellier, si chaque quartier bénéficiait d’une couverture arborée équivalente aux zones les plus verdoyantes, on estimerait une réduction de la mortalité entre 3 et 7 % par ville. À Rouen et Lille, cela éviterait environ 300 décès annuellement, tandis qu’à Montpellier, une centaine pourrait être évitée.

Outre la réduction de nuisances telles que le bruit, la pollution, le stress et l’inactivité physique, la présence d’espaces verts contribue également à une réponse anti-inflammatoire de l’organisme, selon une recherche américaine.

Mais ce n’est pas tout. Le jardinage urbain a également montré des effets bénéfiques. En Finlande, des scientifiques ont découvert que le contact avec la terre, même à travers la gestion de quelques pots de fleurs sur un balcon, pouvait renforcer le système immunitaire.

En somme, la transformation de nos environnements urbains en oasis de verdure pourrait offrir des remèdes puissants aux maux qu’ils génèrent. Au-delà des infrastructures et des politiques, c’est un changement de culture urbaine qui doit être envisagé, redonnant une place centrale à la nature dans notre quotidien. Dans un monde en constante urbanisation, cette perspective verte pourrait bien être la clé d’une santé urbaine renouvelée.