Scandale chez les médecins de l’armée : des démissions en série


Les médecins militaires sont souvent en première ligne lors des conflits, risquant leur vie pour sauver leurs camarades de combat. Cependant, il semble que certains soient prêts à tout pour quitter l’armée, y compris se faire réformer.

L’Exode des Médecins Militaires, une Crise Sans Précédent

Les histoires rapportées par les médecins militaires ont tous un point en commun : elles mettent en lumière un système en souffrance. Convoqués par leur hiérarchie lorsque leurs témoignages sont rendus publics, ils sont contraints de taire leurs maux, symbole d’une surveillance pesante. Pourtant, après des semaines de négociations, une jeune chirurgienne militaire décide de briser le silence. Malgré sa passion pour le terrain, elle succombe à un burn-out. Trois mois de mission l’emmènent en mission au Tchad et au Niger, où elle assiste à des opérations extérieures implacables. De retour, elle est immédiatement plongée dans l’effervescence du travail, sans avoir le temps de réfléchir à l’impact de son expérience sur sa santé mentale. Epuisée, elle finit par quitter l’armée.

Elle n’est pas la seule. En effet, l’année dernière, 217 médecins ont quitté l’armée, un phénomène alarmant confirmé par des témoignages anonymes. Selon eux, le service de santé des armées court à sa perte, incapable de soutenir le rythme effréné imposé par les opérations extérieures. La preuve la plus flagrante de cette détérioration a été mise en lumière par l’exercice militaire Orion de cette année, pendant lequel seuls vingt blessés pouvaient être traités par jour, alors que cette capacité devrait être multipliée par plusieurs centaines en cas de guerre.

La réduction du budget a eu des répercussions dévastatrices sur le service de santé des armées. Les hôpitaux militaires sont en grande difficulté, avec un quart de leurs effectifs en moins. Et suite à la fermeture des blocs opératoires, des urgences et des services à Metz et à Lyon, les militaires seraient mis en danger en cas de conflit, selon la Cour des Comptes. La situation semble inextricable.

Face à un tel climat, de nombreux médecins cherchent à quitter l’armée, perdu entre un engagement de vingt-sept ans et demi et une famille à prendre soin. Certains ont saisi la méthode d’un collègue ayant procédé à des arrêts maladie pour obtenir leurs démissions. Après leur départ, ces médecins ont eu la surprise de constater que leurs compétences étaient plus que recherchées dans le civil, avec des salaires deux fois supérieurs à ceux perçus dans l’armée. Cet attrait pour le civil constitue donc un autre défi pour l’armée, qui va devoir évoluer pour s’adapter à la nouvelle donne.

Le service de santé des armées affirme pourtant être conscient de la situation alarmante, et promet des solutions pour enrayer l’hémorragie. Une hausse de 460 médecins d’ici 2030 et une enveloppe de 240 millions d’euros pour revaloriser les salaires seraient à l’étude. L’avenir de l’armée repose donc sur ces mesures attendues avec impatience par les médecins militaires restants.