Projet de loi logement à Marseille: les locataires de HLM inquiets


Les dispositions phares du projet de loi gouvernemental incluent des régulations pour les locataires résidant dans des logements sociaux et dont les revenus excèdent les limites fixées pour les HLM.

Les habitants de Jardins-La Blancarde s’inquiètent face au projet de surloyer dans les logements sociaux

Dans la cité Jardins-La Blancarde du 12e arrondissement de Marseille, les habitants résident dans des immeubles à loyer modéré et se sentent préoccupés. Le gouvernement a présenté un projet de loi qui prévoit d’imposer un surloyer aux locataires de logements sociaux dès le dépassement d’un euro au-dessus du plafond de revenus, voire même de les expulser si leurs revenus dépassent de 30% ledit plafond.

Une habitante de ce quartier marseillais exprime son inquiétude : « Je fais des heures supplémentaires pour essayer d’arrondir les fins de mois, donc je vais arrêter de les faire et je vais être à découvert. Et puis quand je ne pourrai pas payer, je ne paierai plus mon loyer. » Une autre habitante partage son agacement : « Nous travaillons, nous payons nos loyers et si malheureusement dans un couple, il y a un euro qui va dépasser, on va dire de payer un surloyer ou alors on va être expulsé. »

Certains habitants estiment que les logements sociaux sont destinés aux personnes à revenu modeste, soulignant qu’une personne avec des revenus plus élevés préférerait acheter un bien immobilier. Une locataire s’inquiète de son avenir en déclarant : « Moi je sais qu’avec ce que j’ai, on ne me prend pas dans le privé. Alors comment on fait ? »

Un projet de loi contesté par les bailleurs sociaux

Le bailleur Habitat Marseille Provence de la résidence redoute la mise en place de ce surloyer, affirmant que cela mettrait un terme à la mixité sociale dans les logements sociaux. Le président d’Habitat Marseille-Provence, Patrick Pappalardo, explique : « On ne peut construire, entretenir, réhabiliter que par les revenus locatifs. Si on a une population à risque, on risque d’avoir de gros contentieux et ça peut créer un problème économique. »

Actuellement, les locataires qui dépassent les plafonds de revenus de plus de 20% paient un supplément de loyer de solidarité. Avec le nouveau projet de loi, ce surloyer s’appliquerait dès le premier euro excédentaire, ce qui change considérablement la donne. Robin Hamadi, directeur de l’association régionale HLM Provence-Alpes-Côte d’Azur, exprime son désaccord : « Une personne seule qui occuperait un logement de 40 m² de surface habitable et qui dépasserait de 30 % le plafond de ressources pourrait se voir notifier un congé de la part de son bailleur social et le supplément de loyer solidarité serait d’environ 94 euros mensuels. »

Les bailleurs sociaux prônent la construction de nouveaux logements sociaux pour répondre à la demande croissante. Chaque année en Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a 15 000 demandeurs supplémentaires pour seulement 6 500 nouveaux logements construits.