Permis de construire : une chute historique depuis 2015


Les autorisations de construction dans le secteur immobilier continuent de diminuer. Les chiffres les plus récents, relatifs au mois de juillet, ne sont guère encourageants.

Effondrement des Autorisations de Construction : Pénurie de Logements en Vue

Le ministère de la Transition écologique a révélé des statistiques préoccupantes : entre juillet 2023 et juillet 2024, le nombre d’autorisations de construction de logements a chuté de 15,5%. Concrètement, 348 000 permis ont été délivrés, soit une diminution de 63 000 autorisations comparé à l’année précédente. Le secteur le plus touché est celui des maisons individuelles, avec une baisse frappante de 24%. Les logements collectifs, tels que les immeubles, ne sont pas en reste, enregistrant une diminution de 15%.

Pour les résidences destinées aux étudiants et aux seniors, la situation est un peu moins critique, avec une baisse de seulement 6%. Cependant, cette légère réduction n’est pas à négliger, surtout en tenant compte des besoins pressants de logements pour ces populations particulièrement vulnérables.

Disparités régionales

La crise des autorisations de construction ne frappe pas la France de manière homogène. Trois régions sont particulièrement affectées : l’Ile-de-France, le Centre-Val de Loire et l’Auvergne-Rhône-Alpes, où la délivrance des permis de construire a diminué de près d’un quart (23 %) sur un an. À l’inverse, les régions des Hauts-de-France et de la Bretagne s’en sortent mieux, avec respectivement des baisses de 1,4% et 5%.

Le cas de la Bretagne mérite une attention particulière. En tant que troisième région la plus consommatrice de foncier, elle subit fortement les conséquences de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) de 2023. Cette loi vise à éviter toute nouvelle artificialisation des sols d’ici 2050, ce qui réduit considérablement le nombre de terrains disponibles pour la construction. Cependant, malgré l’impact de cette loi, les causes de la crise de la construction résident dans d’autres facteurs plus complexes.

Inflation et règles environnementales

Deux principaux axes expliquent la situation alarmante actuelle du marché immobilier neuf : l’augmentation des coûts de construction, majorée par l’envolée des prix des matières premières, et les normes environnementales renforcées. Bien que l’inflation commence à se modérer, les matériaux de construction demeurent coûteux. Les exigences écologiques se traduisent par des surcoûts importants, malgré les subventions publiques disponibles.

À cette équation, il faut ajouter une conséquence directe de la réduction des permis de construire : la baisse des mises en chantier. Ce phénomène a des répercussions significatives sur l’emploi dans le secteur du bâtiment. La Fédération française du bâtiment tire la sonnette d’alarme, estimant que 150 000 emplois pourraient disparaître d’ici l’année prochaine. Cette situation place la question du logement au centre des préoccupations politiques de la future équipe gouvernementale, devant jongler entre contraintes économiques et enjeux environnementaux.

En somme, la baisse drastique des autorisations de construction en France reflète une crise multifactorielle. Les solutions passeront inévitablement par des arbitrages délicats entre besoins de logement, protection de l’environnement et stabilité économique du secteur de la construction.