Le Gouverneur de la Banque de France : « Attention au Choc Politique ! »


François Villeroy de Galhau exhorte également à éviter tout accroissement des obligations financières pour les entreprises, peu après que le Nouveau Front populaire ait remporté les élections législatives.

La vérité brute selon Villeroy de Galhau : une économie à respecter

« Les messages envoyés par nos concitoyens lors de cette élection montrent leur besoin d’être mieux respectés, mieux pris en compte et mieux informés de la réalité », a déclaré François Villeroy de Galhau. « Il est crucial de dire la vérité et de reconnaître les exigences du réel », a-t-il insisté en soulignant l’importance de l’« indépendance » politique de la Banque de France. Le gouverneur a mis en lumière deux « règles d’or » essentielles : ne pas « creuser les déficits » et éviter d’« alourdir » les charges des entreprises. « Nos entreprises ne doivent pas être pénalisées par des coûts salariaux excessifs, y compris le Smic, ni par des impôts trop lourds, car cela nuirait tant à l’emploi immédiatement qu’à long terme au pouvoir d’achat », a affirmé Villeroy de Galhau.

Les déficits « pèsent sur notre souveraineté »

« Si nous devons faire des choix, il est impératif de ne pas aggraver les déficits actuels puisqu’ils sont déjà parmi les plus élevés d’Europe », a insisté le gouverneur. En pleine campagne pour les élections législatives, l’Union européenne avait interpellé la France sur ses déficits publics jugés excessifs. Une situation préoccupante pour François Villeroy de Galhau, d’autant plus alarmante avec la hausse des taux d’emprunt pour la dette française. « Les déficits nous coûtent de plus en plus cher à financer et compromettent notre souveraineté », a-t-il ajouté.

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, François Villeroy de Galhau a mis en lumière un « choc d’incertitude » sans précédent survenu en lien avec l’instabilité politique, situation qui pourrait s’avérer « très négative pour la croissance et l’emploi ». Une enquête réalisée par la Banque de France auprès de 8 500 entrepreneurs entre le 26 juin et le 3 juillet montre une inquiétude généralisée parmi les chefs d’entreprise. Ces derniers pointent du doigt « l’attentisme de leurs clients qui préfèrent épargner plutôt que consommer ». Cette « incertitude » a été amplifiée par les résultats du second tour des législatives, où aucune majorité claire n’a émergé à l’Assemblée nationale.

La Banque de France est au front des discussions économiques, avec un François Villeroy de Galhau qui met un point d’honneur à rappeler les impératifs de rigueur budgétaire. La démonstration la plus évidente de la fragilité actuelle repose sur le fait que la marge de manœuvre politique de la France est limitée par ses obligations financières croissantes et par l’attente économique induite. Le gouverneur maintient que le redressement de l’économie française nécessitera confronter avec honnêteté et transparence les défis qui se posent. C’est en respectant ces principes que l’économie pourra non seulement éviter le pire, mais également espérer un renouveau énergétique et prospère.