Les États-Unis ont déclaré qu’ils allaient interdire ce logiciel russe, invoquant des préoccupations liées à la sécurité nationale et à la préservation des informations personnelles de leurs citoyens.
Les États-Unis Bloquent Kaspersky : Une Mesure Essentielle pour la Sécurité Nationale
La secrétaire américaine au Commerce a récemment souligné que « la Russie a démontré à maintes reprises qu’elle pouvait utiliser des entreprises russes, telles que Kaspersky Lab, pour recueillir et exploiter des informations sensibles américaines ». Cette déclaration fait suite à la décision des États-Unis d’interdire le logiciel antivirus russe Kaspersky. Une mesure prise, selon le secrétaire à la Sécurité intérieure, pour « protéger la sécurité intérieure et assurer une meilleure protection des informations personnelles et de la vie privée de nombreux Américains ».
Un Historique de Méfiance
La défiance envers Kaspersky ne date pas d’hier. Depuis 2017, l’administration fédérale avait exigé que ses agences arrêtent d’utiliser les logiciels de l’entreprise russe. En 2022, la FCC, l’Autorité de régulation et de contrôle des communications, a une nouvelle fois inscrit Kaspersky sur la liste des équipements et services de communication représentant une menace pour la sécurité nationale. À noter, cette mise au ban ne se base pas sur de nouveaux éléments concrets ; aucune illustration d’incident spécifique ne justifie cette interdiction. Cette suspicion continue provient du passé connu du Kremlin d’exploiter les capacités techniques des entreprises russes pour accéder à des données sensibles.
La Nature du Risque
Nicolas Arpagian, spécialiste en risques numériques et vice-président du cabinet Headmind Partners, estime que : « plus on pourra avoir recours à des acteurs nationaux, plus l’autonomie stratégique du pays et de la zone Europe sera forte ». Qu’il s’agisse de balayer les bases de données ou de superviser les infrastructures pour détecter les virus, les antivirus comme ceux de Kaspersky possèdent par définition un accès étendu aux systèmes d’information des utilisateurs. Cette nature intrusive fait craindre que les autorités russes demandent à des entreprises comme Kaspersky de collecter des données confidentielles.
Les États-Unis Ont-ils Raisons de Redouter Kaspersky?
En cybersécurité, de nombreuses actions peuvent être menées sans le consentement ou même la connaissance des utilisateurs concernés. L’administration américaine, tant par la voie du secrétaire d’État au Commerce que du secrétaire d’État à la Sécurité intérieure, soutient que Moscou pourrait forcer ces entreprises à partager des données sensibles. Cette posture de méfiance s’explique par la rivalité politique et économique entre la Russie et les États-Unis, où chaque camp se méfie naturellement des outils technologiques provenant de l’autre.
Quid de la France?
Le cas français est similaire. Nicolas Arpagian rappelle que les administrations françaises ont aussi exprimé des doutes sur certains logiciels et ont commencé depuis longtemps à diversifier leurs prestataires en matière de cybersécurité. La recommandation de l’Agence nationale de sécurité avait d’ailleurs été d’encourager la diversité dans le choix des éditeurs de sécurité informatique, pour pallier les risques potentiels sans toutefois imposer d’interdiction légale formelle.
Le Recours à un Antivirus National, Une Sage Précaution?
Selon plusieurs experts, utiliser un antivirus national ou européen est une façon de renforcer l’autonomie stratégique et la souveraineté numérique d’un pays. « Plus les consommateurs choisissent des technologies nationales ou européennes, plus ils contribuent à renforcer un écosystème autonome et résilient vis-à-vis des puissances étrangères », argue Arpagian. Cette démarche est perçue comme cruciale pour faire échec aux tentatives d’ingérence et consolider la sécurité des infrastructures nationales, tout en soutenant l’industrie européenne des technologies de l’information.
En somme, la décision des États-Unis d’interdire Kaspersky s’inscrit dans un contexte de méfiance prolongée et de sécurité nationale renforcée. Parallèlement, la recommandation générale reste d’encourager l’utilisation de technologies locales pour mieux gérer les risques liés à la cybersécurité.
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