Hydroxychloroquine contre le Covid-19 : « 17 000 morts, une estimation basse », selon un expert du CHU Bordeaux


Mathieu Molimard souligne également que les personnalités politiques ont leur part de responsabilité dans la promotion de l’utilisation de ce médicament pendant la crise sanitaire.

Les dangers de l’hydroxychloroquine révélés par une étude

L’étude réalisée par le chef du service de pharmacologie du CHU de Bordeaux, Mathieu Molimard, a mis en lumière les dangers liés à l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19. Selon ses conclusions, ce médicament aurait entraîné la mort de 17 000 personnes, un chiffre qui serait en réalité sous-estimé.

Molimard souligne que cette étude n’a pas pris en compte les décès survenus à domicile ou dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ni les conséquences de l’utilisation de l’hydroxychloroquine au Brésil et en Inde. Il estime que si l’on prenait en compte l’ensemble de ces données, le nombre de morts liés à ce traitement dépasserait largement les 100 000.

Le chef du service de pharmacologie souligne également que la France n’a heureusement pas été fortement touchée par les conséquences de l’utilisation de l’hydroxychloroquine, car les médecins ont été réticents à prescrire ce médicament. En effet, seuls 15% des prescriptions en France concernaient ce traitement, contre 60% aux Etats-Unis.

Quant aux leçons à tirer de cette expérience, Mathieu Molimard se montre pessimiste. Il estime que les problèmes politiques qui ont entouré la promotion de l’hydroxychloroquine sont le symptôme d’un manque d’éducation de la population en matière de bénéfices et de risques liés aux médicaments. Il regrette également le manque de formation des médecins et l’absence d’une source d’information fiable pour le grand public. Selon lui, sans une meilleure éducation et des garde-fous plus solides, le risque de voir se reproduire des scandales similaires est élevé.