Guerre Israël-Hamas : « Evangile » – l’IA de l’armée israélienne cible Gaza


Le programme « Habsora », conçu par les services de renseignement, génère des recommandations à un rythme particulièrement soutenu, ce qui contribue en partie au nombre sans précédent de frappes effectuées par l’armée israélienne depuis le début de son offensive dans la bande de Gaza.

L’armée israélienne utilise l’intelligence artificielle pour cibler ses attaques sur la bande de Gaza. Cette technologie, nommée « Habsora », permet à l’armée de produire des cibles à un rythme rapide et ainsi d’augmenter de manière significative le nombre d’objectifs à frapper.

La « direction des cibles » d’Israël, basée sur la base militaire de Glilot près de Tel-Aviv, est responsable de l’utilisation de cette intelligence artificielle. Elle se compose de trois branches travaillant dans le secret sous l’autorité de la direction du renseignement militaire israélien (Aman). Parmi les outils dont elle dispose, figure Habsora, développé par l’unité 8200, spécialisée dans la guerre électronique.

L’outil est capable d’analyser les bases de données du renseignement et de l’armée, puis d’en croiser les informations pour générer des objectifs potentiels, qui sont ensuite soumis au commandement militaire pour examen et validation. Il existe également d’autres outils d’intelligence artificielle utilisés par l’armée israélienne, tels que « Alchimiste » et « Profondeur de la sagesse ».

Lors de l’opération « Ceinture noire » en 2019, Habsora a été testé avec succès, et lors de l’opération « Gardien des murailles » deux ans plus tard, Tsahal s’est vantée d’avoir mené la première guerre menée par intelligence artificielle. Cela a permis à l’armée de générer une centaine de cibles tous les jours, contre seulement 50 par an précédemment.

Cependant, malgré l’utilisation de l’intelligence artificielle, les conséquences sur le terrain sont catastrophiques. Selon les autorités du territoire palestinien, plus de 15 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’offensive, dont une grande majorité de femmes et d’enfants. Cela soulève des questions quant à l’efficacité réelle des frappes ciblées et à l’impact sur les populations civiles.

Certains observateurs remettent en question la responsabilité de l’intelligence artificielle dans ces milliers de morts, soulignant que les décisions relèvent toujours de l’humain. Néanmoins, l’utilisation de cette technologie a considérablement augmenté le nombre de cibles et de frappes, ce qui soulève des préoccupations quant à l’éthique et à la légitimité de telles opérations.

En fin de compte, l’intelligence artificielle est un outil à la disposition du politique, et son utilisation met en lumière les enjeux complexes et les conséquences tragiques de la guerre moderne.