Foire du livre de Francfort : quand l’intelligence artificielle bouleverse tout… sauf Salman Rushdie


La Foire internationale du livre de Francfort vient de se terminer, après avoir été le théâtre de nombreux débats passionnés portant sur la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Au cours de cette édition, de nombreuses voix se sont élevées pour discuter des implications et des conséquences de cette avancée technologique. Des experts du domaine ont partagé leurs opinions divergentes et ont débattu de l’impact potentiel de l’intelligence artificielle sur l’industrie du livre et de la lecture. Les discussions ont porté sur des sujets tels que l’automatisation de certaines tâches éditoriales, la création de personnages et de scénarios générés par des algorithmes, ainsi que l’évolution du rôle de l’écrivain à l’ère de l’intelligence artificielle. Ces débats ont contribué à une atmosphère animée et stimulante au sein de la Foire internationale du livre, donnant aux visiteurs et aux exposants l’opportunité de s’informer et de réfléchir sur l’avenir du livre dans un monde de plus en plus marqué par l’intelligence artificielle. La diversité des opinions exprimées a permis d’enrichir le débat et de susciter la réflexion sur les implications sociétales, économiques et culturelles de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’édition. Ainsi, cette édition de la Foire internationale du livre de Francfort restera dans les mémoires comme un événement marquant, ayant permis d’explorer en profondeur les opportunités et les défis offerts par l’intelligence artificielle dans le secteur du livre.

L’intelligence artificielle pourrait-elle rendre les écrivains obsolètes ?

La Foire internationale du livre de Francfort a été le théâtre de débats passionnés sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur le monde littéraire. Les professionnels du secteur se trouvent confrontés à un sentiment profond d’insécurité alors que de plus en plus de contenus générés par ordinateur font leur apparition. Si l’IA est déjà bien présente dans des domaines tels que la traduction, son utilisation reste encore marginale dans la création littéraire.

L’IA, une opportunité et un risque

Pour les auteurs, l’IA peut être un outil précieux pour rechercher, résumer et trier les informations nécessaires à leur travail. De même, les maisons d’édition peuvent bénéficier de l’IA pour traduire des textes et ainsi accéder à davantage de contenus et découvrir de nouvelles cultures.

Cependant, la question se pose de savoir si l’IA est capable de produire des romans susceptibles d’être lus et appréciés. Pour l’instant, ses performances en matière de fiction sont considérées comme insuffisantes, y compris par des auteurs renommés tels que Salman Rushdie. L’auteur des Versets Sataniques a déclaré avec humour lors de la Foire du livre de Francfort : « Quelqu’un m’a dit avoir demandé à ChatGPT d’écrire 300 mots dans le style de Salman Rushdie. Et ce qui est sorti est vraiment nul ! Quiconque a déjà lu 300 mots de moi se serait aperçu immédiatement que cela ne pouvait pas être de moi. Donc pour l’instant, cela ne m’inquiète pas. »

Un autre aspect préoccupant est la question de la propriété des droits lorsque l’IA est impliquée dans le processus de création. Il existe encore de nombreuses zones d’ombre à ce sujet. Parmi les milliards de textes utilisés par l’IA comme références, certains sont protégés par des droits d’auteur, ce qui soulève des enjeux financiers considérables.

Sur la plateforme KDP d’Amazon, dédiée à l’autoédition, de nombreux livres générés par des robots sont déjà disponibles, certains se plaçant même parmi les meilleures ventes. Afin de faire face à cette réalité, Amazon demande désormais aux auteurs de déclarer s’ils ont utilisé l’IA pour créer leur ouvrage. L’été dernier, de nombreux écrivains, tels que Margaret Atwood, John Grisham et Dan Brown, ont exprimé leur préoccupation quant au vide juridique entourant cette question des droits.

Conclusion

L’intelligence artificielle représente à la fois une opportunité et un risque pour le monde littéraire. Si elle peut être un outil précieux pour les auteurs et les maisons d’édition dans certaines tâches, elle n’est pas encore en mesure de rivaliser avec la créativité et la finesse d’un écrivain humain. De plus, des questions complexes sur la propriété des droits et l’éthique se posent lorsque l’IA est impliquée dans le processus de création. Il est donc essentiel que le monde littéraire continue à débattre de ces enjeux cruciaux afin de trouver des solutions adaptées et d’établir un cadre juridique clair pour l’utilisation de l’IA dans le domaine de la création littéraire.