De la légende David Bowie à la talentueuse Zendaya, sans oublier le célèbre MacGyver, voici le récit d’une coiffure qui a traversé les époques avec une histoire riche et un message en constante évolution.
La Résurrection Inattendue de la Coupe Mulet
Il n’y a pas que le phénix qui peut renaître de ses cendres ; la coupe mulet aussi. Autrefois moquée, cette coiffure a eu un retour triomphal, si bien qu’un championnat d’Europe lui est désormais dédié. La troisième édition de ce tournoi se tient en Creuse à partir du samedi 6 septembre. Même des célébrités comme Antoine Griezmann ont récemment adopté ce style capillaire.
Tout a commencé grâce à des figures emblématiques comme David Bowie. Inspiré par des guerriers perses ou encore Benjamin Franklin, et popularisé par le chanteur britannique, le mulet revient sur le devant de la scène. David Bowie l’a introduit dans les années 70, cherchant à donner à son personnage Ziggy Stardust une apparence singulière. En 1972, après avoir vu une photo de mannequin japonaise, Bowie décide d’adopter cette coupe, malgré les interrogations de sa coiffeuse.
Une Coupe Révolutionnaire
Cette coiffure a brisé les normes de l’époque, comme le souligne le styliste John Vial. Si Bowie n’était pas le premier à arborer ce look, il l’a poussé plus loin, y associant un mouvement romantique. D’autres légendes comme Rod Stewart précédaient Bowie, mais sans le même impact. Cette coupe est devenue un symbole pour les classes populaires, véhiculant un message de rébellion et de masculinité, bien éloigné des intentions originelles de Bowie.
La choriste Richard Marx s’en souvient avec nostalgie, avouant que l’apparition de Mel Gibson dans « L’Arme Fatale » avec un mulet l’avait convaincu de l’adopter aussi. Brad Pitt, quant à lui, aurait déclaré qu’il porterait le mulet pour décrocher un rôle dans « Thelma et Louise ».
Des Terrains de Foot aux Scènes de Hip-Hop
Alan Henderson, auteur de « Mullet Madness », estime que l’apogée de cette coiffure en Europe s’est déroulée entre 1985 et 1992. Si en France, elle était visible sur le terrain de football, elle a également dominé les styles dans le monde du hip-hop. Le terme « mulet » n’a été officiellement adopté qu’en 1994 grâce aux Beastie Boys, qui lui ont dédié une chanson.
Il est intéressant de noter qu’avant cette popularité, la coupe mulet n’était ni nommée ni cataloguée. Katherine Connor Martin explique que le terme est apparu au moment où la coiffure était vue comme ringarde. Le paradoxe réside dans le fait que c’est ce mépris public qui a contribué à sa renommée.
L’Évolution et la Réinvention du Mulet
En dépit de ses hauts et bas, la coupe mulet a résisté à l’épreuve du temps. Au fil des années, elle a été adoptée par les LGBT+, devenant une expression de liberté et d’identité. Jennifer Arnold a même réalisé un documentaire explorant la relation des différentes communautés avec cette coiffure, révélant son rôle de symbole culturel et social.
À présent, le mulet connaît un renouveau grâce à des personnalités comme Zendaya et des créateurs de mode. Cela soulève des questions sur les normes de beauté associées aux cheveux, défiant l’idée que les femmes doivent avoir les cheveux longs pour être considérées comme féminines.
Une Subversion Sociétale
Audrey Alvarez, championne d’Europe du mulet, en est la preuve vivante. Selon elle, cette coiffure est plus qu’un simple style ; c’est une déclaration de liberté personnelle. La coupe mulet incarne une attitude provocatrice, affichant un certain mépris pour les conventions.
Les concours de mulet, tel le Mulletfest en Australie, attirent maintenant un public international, célébrant cette coiffure autrefois marginalisée. Rob Ayton, un participant champion venu d’Angleterre, le considère comme un “doigt d’honneur à la société”. En définitive, le mulet transcende les frontières culturelles, redéfinissant son héritage et son impact à travers le monde. Peut-être verrons-nous même un jour un chef d’État arborer cette coupe audacieuse.
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