Cotisations : la solution à oublier selon Antoine Foucher, expert en emploi


D’après le ministère du Travail, il y a actuellement environ 60 branches professionnelles qui ont des salaires minimums inférieurs au smic, ce qui représente une diminution par rapport aux 145 branches en mai. Antoine Foucher souligne l’importance de ne pas pénaliser toutes les entreprises d’une branche qui n’a pas encore été réformée, car certaines font déjà des efforts. Il insiste sur le fait que chaque entreprise doit être évaluée individuellement, en prenant en compte les progrès qu’elle a réalisés pour améliorer les salaires de ses employés. Il est donc nécessaire de trouver un équilibre entre la reconnaissance des efforts des entreprises et la nécessité de garantir des salaires décents à tous les salariés, notamment en favorisant les révisions des conventions collectives pour les branches professionnelles qui ne se sont pas encore adaptées aux normes du smic. Ce processus de réforme doit se faire progressivement et de manière concertée, afin de garantir une transition en douceur pour toutes les entreprises concernées. Le gouvernement devrait donc travailler de concert avec les partenaires sociaux pour trouver des solutions équitables et durables. En résumé, il est important de reconnaître les efforts des entreprises mais également de s’assurer que tous les salariés bénéficient de salaires décents, en établissant une feuille de route claire et en encourageant la réforme progressive des branches professionnelles qui sont encore en deçà des normes du smic.

Allègements de charges sociales : une solution pour rémunérer davantage les salariés

L’arbitrage entre l’allègement des charges sociales et la compétitivité des entreprises est un sujet qui fait débat depuis une quinzaine d’années. Antoine Foucher, expert en droit social, souligne qu’il est nécessaire de trouver des réponses opérationnelles pour résoudre cette problématique.

Il existe aujourd’hui plus de 60 branches professionnelles en France, regroupant plus de 4 millions de salariés. Certains d’entre eux sont payés au niveau du salaire minimum pendant des décennies, en raison des grilles salariales fixées à ce niveau. Cette situation empêche toute évolution pour ces travailleurs.

Cependant, il est important de noter que toutes les entreprises en France sont tenues de rémunérer leurs employés au moins au niveau du salaire minimum, conformément à la loi. Même si certaines branches fixent des minima salariaux inférieurs au smic, ces derniers ne s’appliquent pas. Ainsi, une revalorisation du salaire minimum n’aura aucun impact sur ces salariés qui resteront au même niveau de rémunération.

Par ailleurs, la question du tassement des grilles salariales est également soulevée. En effet, environ la moitié des salariés français gagnent entre 1 000 euros et 2 000 euros net par mois, et une augmentation de salaire de 100 euros ne leur permettrait pas de bénéficier d’une réelle amélioration de leur niveau de vie. Une grande partie de cette augmentation serait en effet compensée par des diminutions de la prime d’activité et des augmentations d’impôts sur le revenu.

Certains, comme Patrick Martin, président du Medef, estiment qu’il est essentiel de préserver la compétitivité des entreprises en maintenant les exonérations de cotisations sociales, qui représentent une dépense importante pour les finances publiques.

Toutefois, Antoine Foucher souligne que l’augmentation des cotisations sociales aurait un impact négatif sur l’emploi, comme cela a été démontré par de nombreuses études. En effet, si les coûts salariaux augmentent trop, les entreprises pourraient choisir de ne pas embaucher, d’opter pour des stages, des apprentis ou des contrats à temps partiel, afin de réduire leurs charges.

La conférence sociale, qui a eu lieu récemment, est considérée par certains comme une journée pour rien. Antoine Foucher estime que les véritables problèmes liés à la stagnation des revenus et à l’impossibilité de progresser socialement n’ont pas été abordés de manière approfondie. Il pense que les organisations syndicales et patronales ainsi que le gouvernement n’ont pas eu le courage de mettre ces problèmes sur la table.

Pour lui, la solution pour permettre aux salariés d’être mieux rémunérés réside dans l’allégement des charges salariales et de l’impôt sur le revenu. Cela permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs sans pénaliser la compétitivité des entreprises. Pour financer ces allègements, des économies pourraient être réalisées en ne revalorisant pas systématiquement les pensions de retraite chaque année, par exemple.