Depuis six ans, on interroge fréquemment des élèves de prestigieuses écoles sur leurs perceptions des stéréotypes liés au genre. Les conclusions de la récente étude, rendues publiques cette semaine, suscitent des préoccupations.
Stéréotypes de Genre : Une Réalité Persistante dans les Grandes Écoles
Une récente enquête sur les étudiants des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs révèle une vision préoccupante de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes. L’Association des managers de la diversité, en partenariat avec la School of Business de Clermont-Ferrand et la Conférence des grandes écoles, a sondé un panel de 3000 étudiants issus de 89 institutions.
En 2021, 82,4% des étudiants croyaient en l’égalité des compétences professionnelles entre hommes et femmes. Cependant, ce chiffre a baissé à 80% en 2023 et descend à 79,2% cette année. Bien que cette diminution semble minime, l’enseignante-chercheuse Pascal Borel la perçoit comme un « signal faible d’une évolution en cours ». Elle souligne un retour des stéréotypes de genre chez les jeunes, particulièrement chez les hommes, un phénomène mis en évidence par plusieurs recherches.
Compétences Genrées : Une Perception Persistante
Malgré que 79% des étudiants adoptent une vision égalitaire, les stéréotypes de genre refont surface à un examen plus approfondi. Lorsqu’on demande aux étudiants d’attribuer certaines qualités parmi une liste de 23, des caractéristiques telles que l’empathie, la sensibilité, et l’intelligence intuitive sont majoritairement associées aux femmes. En revanche, les hommes se voient attribuer la confiance en soi, le leadership, et l’intelligence logique.
Ces idées reçues, qui enferment les individus dans des rôles genrés, sont loin d’être exclusives aux grandes écoles. Elles sont omniprésentes dans la société et les milieux professionnels, souligne l’étude.
Les Étudiantes face à une Double Contrainte
L’enquête révèle que les étudiantes absorbent davantage les stéréotypes de genre que leurs homologues masculins. Elles s’auto-évaluent en moyenne sur la base de quatre stéréotypes, contre 2,9 chez les hommes. En outre, elles doivent aussi faire face aux clichés que leurs pairs masculins projettent sur elles.
Cette « double contrainte » contribue à un phénomène d’autocensure, poussant les jeunes femmes à douter de leurs capacités. Cela explique en partie pourquoi, bien qu’elles possèdent les mêmes compétences, elles hésitent à occuper des postes de management ou de direction. Ce cercle vicieux d’insécurité professionnelle continue de limiter leur progression dans le monde du travail.
L’ensemble de ces résultats soulève des questions cruciales sur la manière dont l’éducation secondaire et supérieure aborde la question des stéréotypes, et met en lumière la nécessité de stratégies ciblées pour encourager une véritable égalité des opportunités.

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