En France, le nombre croissant de personnes souffrant de surpoids a un impact négatif sur la réalisation de certaines greffes de foie. En effet, il arrive que l’organe soit imprégné de graisse, ce qui le rend de moindre qualité pour la transplantation. Afin de résoudre ce problème, une possible solution consisterait à dégraisser les foies juste avant leur transplantation. Cela permettrait d’optimiser les chances de succès de la greffe et d’améliorer ainsi les résultats pour les patients concernés. Il est donc essentiel de prendre en compte cette problématique liée à l’obésité lors des procédures de transplantation hépatique afin d’assurer une meilleure efficacité et de maximiser les opportunités de guérison pour les personnes en attente de greffes de foie.
Près de 3 000 patients en attente d’une greffe de foie en France
Selon l’Agence de la biomédecine, près de 3 000 patients sont actuellement sur liste d’attente pour une greffe de foie en France. Cependant, cette procédure est compliquée par l’augmentation du nombre de Français en surpoids, qui représente près de la moitié de la population, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les médecins ont en effet constaté que les foies trop gras se dégradent rapidement entre le décès du donneur et la greffe vers un nouveau patient.
Marine Coué, ingénieure de recherche à l’Inserm de Poitiers, travaille sur la modification de cellules de foie saines. Dans son laboratoire, elle observe des cellules en condition normale et des cellules cultivées avec des lipides, qui leur confèrent une apparence grasse. Cette modification vise à rapprocher la composition des cellules de foie de celles des Français en surpoids.
La réaction des foies soumis à cette stéatose, ou accumulation de graisse, est encore une question en suspens.
Protéger les foies pendant les heures entre le prélèvement et la greffe
Actuellement, il n’y a pas de contre-indication à la transplantation de foies légèrement gras prélevés sur des personnes décédées. Cependant, le problème réside dans la période entre le prélèvement et la greffe, qui dure plusieurs heures et pendant laquelle la qualité des foies trop gras se détériore.
Le professeur Luc Pellerin, directeur du laboratoire de l’Inserm, explique que les étapes de prélèvement et de transplantation représentent un stress important pour l’organe. Il suggère que si l’on pouvait agir sur ces processus délétères, il serait possible de mieux préserver les foies et de favoriser leur fonction normale après la greffe.
Une solution envisagée serait de dégraisser les foies juste avant la greffe, selon le professeur Thierry Hauet. Des cocktails pourraient être utilisés pour éliminer ces graisses et améliorer ainsi la qualité des organes.
« Le but est d’enlever les lipides. On va utiliser des cocktails qui vont pouvoir effectivement enlever cette graisse et en faire un foie qui pourrait être de meilleure qualité ».
Les chercheurs explorent également d’autres pistes pour améliorer la conservation des foies, sans nécessairement éliminer les graisses en excès. Par exemple, ils ont identifié un gène, grâce à des expériences menées sur des souris, qui pourrait protéger le foie de l’accumulation de lipides. Cependant, ces pistes de recherche demandent encore de nombreuses années d’études approfondies avant de pouvoir être concrétisées.
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