Selon les experts, la détérioration de la situation est causée par divers facteurs externes, tels que l’augmentation des dépenses due à l’inflation. En conséquence, les centres hospitaliers universitaires (CHU) se retrouvent avec un reste à charge de 585 millions d’euros en 2023.
Crise financière sans précédent pour les hôpitaux en France
Les 32 centres hospitaliers universitaires en France font face à une crise financière sans précédent, qui pourrait être la plus grave depuis leur création en 1958, selon les instances représentatives. En effet, le déficit cumulé de ces CHU a triplé en un an pour atteindre 1,2 milliard d’euros fin 2023.
Les présidents des conférences des directeurs généraux de CHU, des doyens des facultés de médecine et des présidents de commission médicale d’établissement ont dénoncé cette situation dans un communiqué. Ils ont alerté sur le fait que la capacité d’autofinancement des CHU a chuté de 86% sur l’année, ce qui a un impact direct sur leurs capacités d’investissement. Cette dégradation est liée à plusieurs facteurs externes, dont une explosion des dépenses en raison de l’inflation, avec un reste à charge pour les CHU de 585 millions d’euros en 2023.
En plus de l’inflation, les organisations pointent également un manque de financement de mesures du Ségur de la santé, ainsi qu’une baisse des recettes dues aux fermetures de lits après l’épidémie de Covid-19. Ils réclament des mesures d’urgence pour enrayer une dégradation profonde et rapide des finances, après un déficit de 402 millions d’euros fin 2022.
« Plusieurs secteurs en grande difficulté »
La situation actuelle pèse lourdement sur les espoirs d’embellie récemment constatée sur le plan de l’attractivité des carrières et de la fidélisation des soignants. Les représentants soulignent que même si des lits ont été rouverts ces derniers mois, plusieurs secteurs sont en grande difficulté, tels que la gériatrie, la pédiatrie ou la psychiatrie.
Ces difficultés vont entraîner un allongement des délais de paiement des fournisseurs et une fragilisation profonde des opérations d’investissement Ségur, dans un moment où le recours à l’emprunt est plus difficile et plus coûteux. Les instances appellent les pouvoirs publics à compenser l’inflation élevée de 2023 et à restituer aux hôpitaux publics la part de l’Ondam réservée aux hôpitaux mais qui n’a pas été effectivement consommée, un montant estimé à 800 millions d’euros. Ils réclament enfin une stratégie de financement à long terme.
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