Les sénateurs ont récemment pris pour cible les locations Airbnb, en se concentrant spécifiquement sur la question de la niche fiscale de ces logements touristiques. Cette problématique a suscité un vif débat parmi les parlementaires ce week-end.
Taxes sur les locations Airbnb : le sénat fait passer un amendement controversé
Le sénat a adopté un amendement qui vise à réduire l’abattement fiscal dont bénéficient les locations classées touristiques proposées sur des plateformes telles qu’Airbnb. Actuellement, ces biens bénéficient d’un système d’imposition très avantageux, avec un abattement de 71% sur les loyers perçus, contre seulement 30% pour les locations classiques vides.
Cette politique fiscale avantageuse pousse les propriétaires à privilégier la location de leurs biens via des plateformes comme Airbnb, à des tarifs plus élevés pour des courts séjours, plutôt que sur le marché locatif traditionnel. En conséquence, on estime qu’il y a près de 800 000 logements loués via ces plateformes, ce qui représente une augmentation significative par rapport à 2016. Cette croissance rapide a des répercussions sur le marché immobilier, en particulier dans les zones tendues, où le manque de logements disponibles crée des tensions et rend difficile la recherche de logements pour les résidents permanents.
Face à cette situation, les sénateurs ont adopté un amendement visant à aligner le régime fiscal des locations Airbnb sur celui des locations normales, avec un abattement fiscal de 30% dans les zones tendues et une limite de 15 000 euros de recettes. Dans les zones rurales, un régime dérogatoire avec un taux d’abattement un peu plus élevé a aussi été maintenu.
Cependant, le gouvernement trouve cette proposition trop radicale et souhaite adopter une approche plus souple. Il prévoit de réviser le régime fiscal des locations Airbnb en tenant compte des différences entre les zones et les biens, avec un abattement fiscal global qui se situerait autour de 50% et un plafond de revenus d’environ 70 000 euros.
Des changements pourraient être opérés dès 2024, mais l’exécutif souhaite éviter une restriction trop sévère des locations Airbnb, car elles contribuent au dynamisme du tourisme dans certaines régions. À cet effet, une mission parlementaire sur la fiscalité des locations Airbnb a été lancée, et ses conclusions sont attendues en début d’année prochaine. En attendant, le gouvernement prévoit de présenter un nouvel amendement dans le budget, avec un probable recours à l’article 49.3, ce qui signifie qu’il est fort probable que la location de biens via Airbnb sera moins avantageuse pour les propriétaires dès l’année prochaine.
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