L’un des moyens par lesquels ils offrent leurs services aux Ehpad est par le biais de plateformes en ligne. Avec ce statut, ils espèrent être plus indépendants et mieux rémunérés que s’ils étaient en contrat à durée indéterminée ou intérimaires. Cependant, il semble que ce statut d’auto-entrepreneur ne soit pas conforme à la législation en vigueur et les autorités cherchent à y mettre un terme. Certains politiques de gauche dénoncent cette situation en la qualifiant d' »ubérisation » de la santé.
Aides-soignants autoentrepreneurs : une nouvelle façon de travailler dans les établissements de santé
Avec l’émergence des plateformes pour les autoentrepreneurs dans le domaine de la santé, le secteur ressemble de plus en plus à une application Uber. Les aides-soignants peuvent s’inscrire sur ces plateformes et proposer leurs services aux établissements de santé qui en ont besoin. Wendy, inscrite sur la plateforme Brigad, explique : « On est noté sur la qualité de travail, l’assiduité et la ponctualité, ce qui est très important. C’est une notation de une à cinq étoiles. »
Cette nouvelle manière de travailler a suscité des interrogations sur la légalité de ce statut pour les aides-soignants. Maxime Klein, co-fondateur de Mediflash, reconnaît que sa société joue sur les failles du système, qualifiant cela de « zone grise ». Pourtant, Mediflash affirme que son modèle est parfaitement légal et qu’il n’y a aucune action en justice contre eux.
L’inspection du travail perturbe néanmoins le développement de ces plateformes en convoquant les aides-soignants autoentrepreneurs et en envoyant des lettres aux directeurs d’établissement pour leur signifier de ne plus les embaucher. Le dirigeant de Mediflash déplore une baisse d’activité d’un tiers dans le Grand Est à cause de ces actions.
Malgré ces obstacles, devenir autoentrepreneur présente de nombreux avantages pour les aides-soignants. En plus de gagner davantage et de pouvoir organiser leur emploi du temps, ce statut leur offre une plus grande flexibilité. Mickaël Matusales, aide-soignant indépendant, témoigne : « En CDI, on va être à 1 400 € net en jeune diplômé, et avec Mediflash, je vais être entre 2 000 et 3 000 euros net par mois en tant qu’autoentrepreneur. »
Cependant, certains professionnels de santé soulèvent des inquiétudes concernant ce modèle. Noureddine Douissa, médecin gériatre à Lyon, affirme que ces soignants ne sont pas suffisamment informés des risques auxquels ils sont exposés, notamment en cas d’accident de la route.
Malgré ces préoccupations, les établissements de santé continuent de faire appel à ces aides-soignants autoentrepreneurs, notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Ces professionnels sont souvent sollicités pour assurer des remplacements dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Cette situation est plus critique depuis la pandémie de Covid-19.
Du point de vue des employeurs, faire appel à ces plateformes présente également des avantages. Les responsables d’établissements soulignent notamment la facilité de trouver des remplaçants qui connaissent déjà leur structure et leurs patients. Cécile Hamon, directrice d’Ehpad à Rennes, affirme que cette solution est indispensable pour assurer la continuité des services.
En résumé, le statut d’autoentrepreneur offre une opportunité intéressante pour les aides-soignants qui cherchent plus de flexibilité et des rémunérations plus élevées. Malgré les réserves et les actions de l’inspection du travail, ces plateformes continuent de répondre aux besoins des établissements de santé, dans un contexte de pénurie de personnel. Cependant, des questions persistent quant à la protection sociale et aux conditions de travail de ces professionnels.
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