Christel Heydemann dirige le groupe Orange, ancien leader historique des télécommunications en France. L’année dernière, l’entreprise a généré un revenu de 49 milliards d’euros et emploie actuellement 129 500 personnes à travers le globe, dont 70 000 en France. Orange a été désigné comme le seul fournisseur de services de télécommunications pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Les grands patrons s’expriment avant les législatives : une tribune qui fait débat
Alors que les élections législatives sont imminentes, prévues pour les dimanches 30 juin et 7 juillet prochains, 73 dirigeants d’entreprises ont pris position dans une tribune publiée la semaine dernière dans Les Échos. Parmi ces signataires figurent des personnalités de renom comme Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration de Renault, le PDG d’Adecco France, le dirigeant des Galeries Lafayette et la directrice générale de Sofitel. Leur message est clair : défendre le modèle social français tout en avertissant des dangers qu’un gouvernement extrémiste pourrait poser. Toutefois, Christel Heydemann, la directrice générale d’Orange, n’a pas signé cette tribune. Avant d’aborder les défis liés aux Jeux Olympiques qui attendent Orange, elle s’explique sur ses choix.
Christel Heydemann : une approche pragmatique et neutre
« Comme tous les citoyens, je me rendrai aux urnes pour les deux tours de ces élections. Nous avons la chance de vivre dans une démocratie, et il est donc primordial que le plus grand nombre aille voter. Garantir en France un environnement propice au développement des entreprises afin qu’elles puissent rester compétitives est une préoccupation majeure pour tous les dirigeants d’entreprises. Toutefois, je préfère éviter les déclarations généralistes sur les partis politiques, quels qu’ils soient. Ce qui m’intéresse, ce sont des mesures précises, et je n’ai aucun problème à donner mon avis sur des sujets particuliers. Par ailleurs, Orange est étroitement impliqué avec les élus. Naturellement, nous sommes au cœur des enjeux d’aménagement du territoire, et chaque jour, nos collaborateurs discutent des problématiques locales avec les élus, des enjeux essentiels tant pour les entreprises que pour les citoyens. »
Christel Heydemann ajoute : « Je n’ai pas signé ce texte car je considère que ce n’est pas mon rôle en tant que dirigeante d’entreprise. »
Les JO de Paris 2024 : un enjeu colossal pour Orange
L’actualité d’Orange est également marquée par les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques qui se dérouleront cet été en France. Étant le seul opérateur choisi par le comité d’organisation, Orange joue un rôle clé. « Notre mission en tant qu’opérateur est de servir nos clients Orange. Cependant, pour Paris 2024, le périmètre d’activités confié à Orange est le plus vaste jamais attribué à un opérateur. Orange Events, notre branche spécialisée dans les événements sportifs, est déjà familière de ces grands rendez-vous, ayant par exemple accompagné la Coupe du monde de rugby, la Coupe d’Afrique des Nations, Roland-Garros et le Tour de France. Notre rôle consiste à connecter les sportifs, les scores, les arbitres, les médias, mais aussi à capturer et diffuser les images en temps réel. Les Jeux Olympiques, c’est l’équivalent de 32 coupes du monde de football simultanément, avec 120 sites sportifs et des sites techniques, » explique Heydemann.
Préparer l’infrastructure pour un événement d’envergure
« Au-delà des sites sportifs, nous connecterons également les sites techniques, les lieux d’hébergement des athlètes, les aéroports, et les 26 000 journalistes accrédités, » précise Christel Heydemann. « Toute cette préparation vise à garantir que l’opérationnel, la sécurité, et toutes les équipes dédiées aux sportifs fonctionnent parfaitement. Nous savons combien les communications sont cruciales dans ces moments-là. »
En parlant de la cérémonie d’ouverture prévue le 26 juillet sur la Seine, Christel Heydemann admet que cette cérémonie représente un défi technologique majeur pour Orange. « Nous avons qualifié cet événement d’‘Everest des télécoms’ chez Orange. Imaginez 120 barges réparties sur six kilomètres, où il faut assurer non seulement la connectivité des organisateurs et la capture des images avec des caméras 5G, mais aussi celle des spectateurs. Cette technologie sera également utilisée pour les épreuves de voile à la marina de Marseille. Nous utiliserons des réseaux dédiés pour protéger le trafic lié à l’organisation et aux médias, tout en assurant la diffusion pour les spectateurs. Nous travaillons donc activement à libérer des bandes de fréquences. »
Les risques de saturation du réseau : un objectif de minimisation
Concernant les risques de saturation du réseau, Heydemann reconnaît les défis rencontrés lors de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille, où le réseau a été saturé pendant quelques heures en raison de l’affluence inattendue. « Il y avait beaucoup plus de spectateurs que prévu. Cependant, pour les JO, nous avons mobilisé mille collaborateurs et mis en place un centre de supervision dédié. Nous gérerons la situation en temps réel pour éviter ce genre de désagrément. »
Orange se prépare donc intensivement pour ce défi qui sera suivi de près par le monde entier, marquant une nouvelle étape dans la gestion d’événements de grande envergure et dans la démonstration de la capacité technologique de l’entreprise.
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